Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé jeudi à un mouvement partiel dans le corps des walis, a annoncé un communiqué de la présidence de la République. "Conformément aux dispositions de l'article 92, alinéa 10 de la Constitution, son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a procédé, ce jour, à un mouvement partiel dans le corps des walis", indique le texte de la Présidence. À ce titre, sont nommés walis : Hattab Mohamed, wali de Béjaïa, Dziri Toufik, wali de Béchar, Hadjar Mohamed, wali de Skikda, et Hachani Tahar, wali de Sidi Bel-Abbès, a précisé la même source. Le communiqué de la présidence de la République ne précise pas les raisons ayant présidé à ce mouvement qui, a priori, prend des relents de limogeages surtout que cela intervient au lendemain de déclarations ou d'actes jugés disproportionnés de deux walis. Ce qui est certain, c'est que la déclaration surmédiatisée du désormais ex-wali de Skikda, Chater Abdelhakim, s'adressant à des anciens moudjahidine, aurait déplu en haut lieu. Il aurait certainement payé les frais de son "dépassement" verbal à l'égard de deux anciens moudjahidine, qu'il avait accusés d'avoir profité de l'argent public. "Vous avez assez profité lorsqu'il y avait de l'argent", leur a-t-il lancé sur un ton accusateur. Le wali de Skikda a mis également en doute leur participation à la libération du pays : "Ce sont les martyrs qui ont libéré notre pays et non pas vous." Le wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, a été remplacé à la même occasion, faut-il le souligner, après une absence de plusieurs jours, pour des raisons de santé. Vers la fin de son mandat, il avait soulevé des vagues et était même à l'origine d'une polémique au niveau régional, comme l'ont rapporté des sources locales. Les mauvaises langues parlent de son limogeage suite à ses déclarations incendiaires à l'endroit des services de sécurité. Elles sont d'ailleurs relayées par des observateurs et la presse locale qui n'hésitent pas à évoquer ses démêlés avec l'entreprise chinoise en charge du projet de la pénétrante auto-routière, et surtout d'avoir pris la décision de lancer une enquête commodo et incommodo pour évaluer l'impact d'une implantation d'une unité de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital, un projet que le gouvernement a décidé d'empêcher. Les deux ex-walis ont été remplacés par des commis de l'Etat, comme c'est le cas à Skikda, qui aura désormais à sa tête Mohamed Hadjar, qui a occupé plusieurs fonctions dans les collectivités locales, dont le poste de secrétaire général des wilayas de Blida, de M'sila, de Sidi Bel-Abbès, avant d'accéder à cette responsabilité. Idem pour le nouveau wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, qui a également occupé le poste de secrétaire général de la wilaya d'Alger et wali de Sidi Bel-Abbès. De même pour le nouveau wali de Béchar, Dziri Toufik, 58 ans, dont la dernière fonction était celle de secrétaire général de la wilaya d'Oran, et enfin, le nouveau wali de Sidi Bel-Abbès, Hachani Tahar, 59 ans, qui était secrétaire général de la wilaya d'Alger. A. R.