Le président indépendantiste catalan, la présidente du Parlement régional et la maire de Barcelone ont lancé hier "un dernier appel au dialogue" au roi et au Premier ministre, dénonçant une "répression sans précédent" en lien avec le référendum d'autodétermination interdit. "Nous lançons un dernier appel au dialogue à l'attention du gouvernement d'Espagne et en particulier à son Premier ministre Mariano Rajoy", écrivent-ils en précisant que ce dialogue devra concerner "un accord de sorte que les Catalans puissent voter par le biais d'un référendum". "Un dialogue ouvert et sans conditions", ajoutent Carles Puigdemont, son vice-président Oriol Junqueras, la maire de Barcelone Ada Colau et la présidente indépendantiste du Parlement catalan Carme Forcadell dans cette lettre ouverte transmise à plusieurs médias. La missive a peu de chances d'aboutir, le gouvernement répondant systématiquement qu'il ne négociera pas l'organisation d'un référendum qui va à l'encontre de la Constitution. Elle est adressée aussi au roi Felipe VI, qui incarne justement "l'unité de l'Espagne". Les séparatistes sont majoritaires au Parlement catalan depuis 2015, mais la société catalane est profondément divisée selon les derniers sondages. Lors des élections régionales en 2015, le camp indépendantiste avait obtenu 47,6% des suffrages. Le camp soutenant le maintien en Espagne représente lui 51,28% des voix. En revanche une majorité de Catalans souhaite pouvoir s'exprimer par le biais d'un référendum. Selon le gouvernement, les indépendantistes n'ont qu'un chemin possible : promouvoir une réforme de la Constitution qui permette cette consultation. "Loin d'ouvrir la porte au dialogue, l'Etat espagnol a lancé une vague de répression sans précédent", accusent les signataires, avant d'estimer qu'il porte atteinte à la "liberté d'expression". La lettre est adressée aux médias alors que la Generalitat s'est engagée dans une campagne pour promouvoir ce scrutin prévu le 1er octobre. Depuis la convocation du référendum par le gouvernement régional, le 6 septembre, tout un arsenal juridique a été déclenché pour empêcher sa tenue. Le parquet a notamment requis la mise en examen des maires qui participeraient — environ 750 sur 948 — et demandé à ce qu'ils soient arrêtés dans le cas où ils ne répondraient après à une convocation judiciaire. Bien qu'une majorité de municipalités soient indépendantistes, cinq des dix plus grandes villes catalanes sont opposées au scrutin et Barcelone reste ambiguë : sa maire a simplement dit qu'elle ne mettrait pas d'obstacles à sa tenue. R. I./Agences