Résumé : La famille de Lyès se présente enfin pour demander la main de Maissa. Lyès fait sa demande et suggère une réponse dans les meilleurs délais. Mais la mère de la jeune fille s'insurge et déclare que sa fille devrait d'abord terminer ses études. Maissa jette un regard implorant à sa sœur aînée. Nacéra toussote et demande : - Pour quand prévoyez-vous le mariage ? Lyès lance un regard interrogateur à sa mère et cette dernière lance : -Notre fils semble pressé de se marier. Il veut être indépendant de sa famille. C'est le lot de la nouvelle génération, qui n'aime plus partager le toit parental. Excusez-moi, mais Maissa semble avoir totalement mis le grappin sur Lyès. Il ne cesse de parler d'elle ces derniers temps, et nous a même demandé d'accélérer la procédure. Je crois qu'il ne pourra pas attendre jusqu'à ce que Maissa termine ses études. Lyès veut se marier tout de suite. -C'est-à-dire ?, demande la mère de la jeune fille. -Lyès veut se marier rapidement. C'est-à-dire dans un mois tout au plus. La vieille femme lève les bras et les laisse retomber. -Mon Dieu ! Dans un mois ! Je n'aurais même pas le temps de confectionner un trousseau ou de prévoir quoi que ce soit. Nacéra juge opportun d'interrompre sa mère, et c'est d'un air calme qu'elle tente de se faire entendre. -Voyons, maman. Tu n'as jamais cessé de répéter qu'une fille est prédestinée avant tout à se marier. Ses études, elle pourra les poursuivre bien sûr. Toutefois si son mari ne s'y oppose pas. N'est-ce pas Lyès ? Le jeune homme hausse les épaules. -Pas du tout. Maissa pourra terminer ses études, et même travailler si cela lui chante. -Alors, je crois que ma sœur est bien chanceuse. Nous allons sûrement vous donner une réponse dans les prochains jours. Je vais devoir discuter tout d'abord avec mes deux frères et le reste de la famille. Mais rassurez-vous, notre réponse ne se fera pas attendre. Le sujet était clos. Lyès et sa famille prirent congé, et Nacéra les accompagne jusqu'au seuil de la porte. Le jeune homme, qui était resté en retrait, lui lance un regard grave avant de demander : -Est-ce que la grossesse de Maissa ne se verra pas d'ici quelques jours ? Nacéra hoche la tête. -Si. Mais nous allons faire en sorte de préparer votre union avant que cela ne soit très apparent. -Je suis désolé. Mais il va falloir que je mette ma famille au courant. Sinon... Nacéra lui pince le bras. -Surtout pas un mot là-dessus. Pas avant le mariage. Vous risquez d'entraver les décisions. Et puis, qu'en sait-on ? Votre famille pourra s'opposer à cette union en prétextant que Maissa n'est pas la femme qu'il te faut, qu'elle est une fille légère, alors qu'elle n'a fait que suivre son cœur et... Lyès l'interrompt. -J'aime Maissa, et personne ne pourra s'opposer à notre union. Nacéra lève les yeux au ciel. -Tu me rassures là-dessus, mon frère. Mais tant qu'il n'y a rien d'officiel, je ne pourrais pas dormir l'âme en paix. Je crains surtout que mes frères ou ma famille n'apprennent que... -Personne n'en saura rien. Je vais activer les choses. C'est promis. Nacéra referme la porte et revient au salon où sa mère et Maissa l'attendaient. Elle se verse un verre de jus et se met à boire à petites gorgées avant de demander : -Alors, maman. Que penses-tu du prétendant et de sa famille ? Sa mère hausse les épaules. -Ce prétendant et Maissa se connaissent déjà. -Oui. L'époque des mariages arrangés est révolue, maman. -C'est ce qu'on dit. Seulement de nos jours, il n'y a plus rien de sérieux. Les jeunes se rencontrent, font connaissance et se marient. Mais pour combien de temps ? -Maman ! Pourquoi de telles pensées ? -Je n'ai jamais cru à ces mariages d'amour auxquels vous faites tous référence. Je préférerais un mariage de raison. Les sentiments finissent toujours par se tisser dans un couple. -Je te comprends. Tu es issue d'une génération qui tient énormément à ses principes. Hélas, les temps changent et les mœurs aussi. -Maissa est encore jeune pour se lancer dans l'aventure d'un mariage. Je n'aime pas trop sa future belle-mère. Elle est arrogante. -Maman ! Les vieilles femmes sont toujours ainsi. Elles deviennent possessives dès qu'il s'agit de marier leur fils. C'est ainsi. Jeunes, elles subissent, et vieilles elles font subir. Une loi indéniable. Par contre, moi je trouve Lyès très charmant, très cultivé, et Maissa ne pourra pas tomber sur un meilleur parti. Ou bien préfères-tu la voir condamner à vivre vieille fille tout comme moi. (À suivre) Y. H.