Ce tronçon de 35 km est livré à lui-même alors que le ministère des Transports mène une politique d'ouverture de lignes ferroviaires tous azimuts dans diverses régions du territoire national. Dans un passé récent, Guelma avait le privilège d'abriter une grande gare qui enregistrait une grande animation, car des marchandises diverses transitaient régulièrement et des navettes permettaient aux voyageurs de rallier la Tunisie, Annaba, Tébessa, Constantine et Alger via la gare de triage de Bouchegouf. Avant le recouvrement de l'indépendance de notre pays, la ligne Guelma-Constantine était un atout incontournable pour l'économie de la région, et à la suite de violentes intempéries survenues en 1958 qui emportèrent la voie ferrée sur un tronçon, elle fut abandonnée par l'occupant français. Elle ne fut jamais réhabilitée par les pouvoirs publics, et la gare périclita au grand dam des Guelmis. Depuis plus d'une quinzaine d'années, la liaison vers Bouchegouf est suspendue, puisque les responsables de la SNTF avaient estimé qu'elle n'était pas rentable. Cette décision a sonné le glas du transport ferroviaire, et les voies ferrées sont envahies par les ronces et les herbes sauvages. La gare du chef-lieu de wilaya est fermée, et il en est de même pour celle de Nador qui est squattée par une famille ! Comment concevoir qu'un tronçon de 35 km soit livré à lui-même, alors que le ministère des Transports mène depuis des années une politique d'ouverture de lignes ferroviaires tous azimuts dans diverses régions du territoire national ? Ce dossier brûlant a été, maintes fois, soulevé par les élus de l'APW et les membres de la société civile, et aucune solution n'a été prise par le gouvernement. Guelma souffre d'un certain isolement, puisque les RN 20 et 21 sont saturées et encombrées par des centaines de porte-chars et gros camions qui transportent quotidiennement des milliers de tonnes de ciment, fer à béton, matériaux de construction, buses géantes, des produits alimentaires, du blé, des fruits, légumes, etc. Des accidents mortels sont enregistrés chaque jour et tant de familles ont été endeuillées. La réhabilitation des voies ferrées serait la solution idoine pour permettre aux trains de marchandises de reprendre leur mission, car ce mode de locomotion est économique, efficace et dégorgerait le réseau routier. Des citoyens se sont rapprochés de Liberté pour interpeller les responsables concernés, et l'un d'eux nous affirme : "La ligne de Bouchegouf doit être rétablie, et l'argument de son non-rendement est inacceptable, car d'autres réseaux déficitaires sont toujours exploités par la SNTF ! Celle de Constantine sera à l'ordre du jour quand les ressources financières du pays le permettront." HAMID BAALI