Des citoyens de Bethioua persistent et signent et viennent, dans une lettre adressée au wali d'Oran, un jour après la fin du scrutin du 23 novembre dernier, interpeller la plus haute autorité civile locale. Les signataires du document en notre possession rappellent en préambule l'historique judiciaire de celui qui a été nommé à la tête de leur commune, le P/APC S. Mohamed, 65 ans, d'obédience RND. Un rappel qui insiste sur son exclusion "une première fois" par l'ancien wali d'Oran et actuel chef de l'exécutif d'Alger, Abdelkader Zoukh, le 16 février 2007, alors que S. Mohamed était toujours en poste en tant qu'édile de Bethioua, "suite à une plainte déposée par la cheffe de daïra d'Arzew, intérimaire à Bethioua", précise la même source d'information. Une plainte qui a abouti à la condamnation du concerné par la cour d'appel d'Oran, le 11 avril 2009, pour "passation de marché public contraire à la loi" à 18 mois de prison avec sursis. La lettre explique encore que l'actuel P/APC de Bethioua avait été déchu de son mandat et exclu définitivement par l'actuel ministre des Transports et le wali d'Oran sortant, "décision n° 2652 du 5 décembre 2013 malgré son élection en 2012, tête de liste RND'. Abdelghani Zaalane, et sur proposition du directeur de la réglementation et des affaires générales, décidera, en décembre 2013, de son exclusion définitive de l'Assemblée populaire de Bethioua à cause de sa condamnation au pénal. Une exclusion qui se réfère "à une décision de justice du tribunal d'Oran du 6 février 2007 qui l'avait condamné à deux ans de prison ferme, jugement confirmé par la cour d'Oran le 4 juillet 2007". Le document ajoute qu'après le pourvoi en cassation de S. Mohamed rendu le 22 novembre 2011, "la cour d'appel d'Oran a rejugé l'affaire le 22 novembre 2012" et la peine réduite à "deux ans avec sursis pour les délits de corruption, détournement de deniers publics et passation de marché non conforme à la législation", l'expertise ayant évalué les préjudices à 7 milliards de centimes. Un jugement, souligne le document, "suite à une plainte déposée par trois élus en janvier 2003". Les signataires demandent au wali actuel "de respecter les décisions de vos prédécesseurs et l'application des lois de la République". Si une condamnation au pénal n'est pas un obstacle pour se porter candidat dans des élections en Algérie, ce n'est certainement pas le cas pour diriger une commune. En tout état de cause, les citoyens de Bethioua attendent une réaction du wali d'Oran et ne sont pas prêts à baisser les bras. S. O.