La direction de la santé et de la population (DSP), en collaboration avec l'Association de l'amitié populaire franco-algérienne, a organisé hier une journée médicale à la bibliothèque principale. "Plusieurs thèmes ont été abordés par des médecins spécialistes venus des hôpitaux français qui ont eu à traiter des algorithmes de la dyspnée, de la prise en charge de l'hémorragie digestive, de la place de la cœlioscopie dans les traumatismes de l'abdomen", dira Dr Hamid Brahimi, référent de la journée médicale. Nous avons retenu un sujet essentiel et vital vu qu'il se rapporte à la sensibilisation au don du sang et à la transfusion sanguine. Un thème qui a été développé par Dr Abdelmalek Sayah, biologiste, membre de la Fédération nationale des donneurs de sang, et secrétaire général de la Fédération internationale des organisations des donneurs de sang (Fiods). Ce médecin fera connaître qu'en matière de don du sang "il y a un gros travail qui nous attend, pour ne pas dire titanesque, car n'avons pas encore une culture très développée du don du sang, quand nous saurons que seulement 30% des donneurs de sang sont des réguliers, et 70% proviennent des donneurs de famille, c'est-à-dire des personnes qui arrivent à donner leur sang sous la contrainte familiale, et dont le besoin est de sauver l'un des leurs, faute de quoi elles seront exposées aux condamnations parentales". "Donc, nous sommes loin de l'acte humanitaire spontané", a avoué Dr Sayah qui reviendra sur l'humanisation de l'acte du don du sang et ses insuffisances. À ce effet, il indiquera : "Je lance un appel aux autorités publiques pour qu'elles soient très arrangeantes en matière d'horaires, parce qu'il arrive très souvent qu'un donneur de sang volontaire se présente au centre de transfusion sanguine qu'il trouve fermé les week-ends, par exemple. Il faudrait aussi prolonger les horaires des jours de semaine qui se limitent à 16h et qu'au-delà, il n'y a pas moyen de recevoir un éventuel donneur de sang qui requiert une grande attention surtout pour son geste remarquablement humanitaire." Il ajoutera que "les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoient d'atteindre le taux de 100% pour le don du sang volontaire. En Europe et aux Etats-Unis d'Amérique, cette norme est aboutie, vu la culture du don du sang qui est très ancrée dans leur vie sociale. Par contre, dans les pays en voie de développement, nous sommes à moins de 60%. Certes, il y a la question du niveau de vie qui diffère par rapport aux pays développés, mais ce n'est pas pour autant que nous devons négliger l'humanisation du don du sang". Sur la question qui se rapporte à la déperdition du sang contaminé et des poches périssables, Dr Sayah précisera qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter et que l'épreuve ne dépasse les 7%. "En revanche, si celle-ci dépasse 15% il y a raison de s'alarmer. C'est une bonne raison encore de produire notre hémoglobine, pour ne pas dépendre de l'étranger par lequel nous nous approvisionnons des dérivés du sang qui ont un coût exorbitant pour l'Etat". Par ailleurs, ce spécialiste en biologie fera connaître que l'association des donneurs de sang qu'il gère organise tous les mois d'avril un semi-marathon d'envergure internationale. Farid Haddouche