"Soucieux d'assurer les meilleures conditions aux élèves, le ministère de l'Education nationale, en accord avec les partenaires sociaux, va lancer une large consultation pour fixer la date de l'examen du baccalauréat", a-t-elle écrit sur sa page Facebook. Appréhendant d'éventuelles demandes des associations des parents d'élèves, des syndicats ou encore des réactions des candidats concernant l'option du report de la date des examens du baccalauréat, la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, anticipe en s'appropriant, elle-même, une idée qui n'aurait certainement pas tardé à nourrir les débats. Subtilement, Nouria Benghabrit aura imprégné à sa démarche un caractère consensuel en déléguant son pouvoir exécutif aux partenaires sociaux, appelés à émettre leurs avis sur la question dans un cadre qu'ils ne sauront récuser : la concertation. Une inclination au dialogue pour démentir le reproche d'autisme dont est accusé son département à chaque fronde de ces mêmes partenaires. "Le ministère de l'Education nationale va lancer une large consultation pour fixer la date de l'examen du baccalauréat pour l'année scolaire 2017-2018", a-t-elle écrit, mercredi soir, sur sa page Facebook. "Soucieux d'assurer les meilleures conditions aux élèves, le ministère de l'Education nationale, en accord avec les partenaires sociaux, va lancer une large consultation pour fixer la date de l'examen du baccalauréat", a-t-elle expliqué. Une assertion qui intervient le jour de la rencontre de la ministre avec les représentants des associations des parents d'élèves qui n'ont pas caché leurs inquiétudes quant aux retombées de la grève du Cnapeste et des conséquences qui peuvent en découler, notamment pour les élèves en classes d'examen. En effet, les présidents de l'Association des parents d'élèves (ANPE) et de la Fédération nationale des parents d'élèves (FNPE), qui étaient invités au Forum d'El Moudjahid dimanche dernier, n'avaient pas manqué de préciser qu'ils introduiraient la demande appropriée selon l'évolution de la situation, s'agissant du report ou du maintien de la date prévue pour l'examen du baccalauréat. Khaled Ahmed et Djamila Khiar avaient soutenu que les associations de parents d'élèves font partie des commissions locales de suivi du programme et qu'ils allaient être fixés dans quelques jours sur le volume du retard, notamment dans les wilayas les plus touchées par la grève du Cnapeste et, partant, ils demanderont à la tutelle de prendre les mesures qui s'imposent. Pour le président de l'ANPE, qui avait annoncé que les propositions de son association allaient être soumises à la ministre lors de la rencontre de mercredi dernier, une prise en charge de tout l'impact découlant de cette grève était plus que nécessaire. La présidente de la FNPE, Mme Khiar, a, pour sa part, indiqué : "Au mois d'avril, nous aurons réuni tous les éléments pour savoir si le protocole de rattrapage de ce retard est suffisant. Autrement, nous introduirons une demande officielle pour y remédier et nous revendiquerons tous les moyens pour que nos enfants ne soient pas livrés à eux-mêmes et nous demanderons le report de l'examen du baccalauréat si c'est nécessaire." Autant dire que la ministre de l'Education nationale, qui avait rencontré préalablement les représentants de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN) et du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep), pour, justement, plancher sur les revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'éducation et les répercussions de la grève des enseignants sur la scolarité des élèves, a dû confesser aux uns et aux autres cette éventualité du report du baccalauréat. Doublement, Benghabrit est confortée dans sa démarche qui se veut consensuelle à travers l'association à la concertation de tous les partenaires, sachant qu'une telle option est déjà soulevée par les élèves pour au moins deux raisons : subir des épreuves aussi lourdes que celle du baccalauréat pendant le mois de Ramadhan et les retards dans l'avancement du programme et autres perturbations générées par la grève des enseignants. C'est certainement, d'ailleurs, l'écho de cette annonce dans les milieux des élèves candidats au baccalauréat 2017-2018 qui raffermira Benghabrit dans son choix, d'autant plus que le report envisagé, qui est de moins de trois semaines, n'ameutera manifestement pas les lycéens. Kamel Ghimouze