Vous avez dit "Rekordmeister" ? Le Bayern Munich s'est assuré le titre de champion d'Allemagne pour la sixième fois d'affilée, en s'imposant, hier, 4-1, à Augsbourg, à six journées de la fin de la Bundesliga. Ce titre, le 28e de l'histoire du club, vient couronner une saison en deux temps : chaotique en août/septembre jusqu'au limogeage de l'entraîneur Carlo Ancelotti, puis impressionnante depuis l'arrivée sur le banc de Jupp Heynckes (72 ans) appelé au secours début octobre. Au soir de cette 29e journée, le Bayern écrase la concurrence avec 72 points contre 52 à son dauphin Schalke, qui joue à 18h30. Munich a gagné 23 matches pour trois nuls et trois défaites, et possède de très loin la meilleure attaque (76 buts) et la meilleure défense (21 buts). "Un verre de champagne, pas plus !" Le rigoureux Heynckes, le regard fixé sur le quart de finale retour de Ligue des champions contre Séville mercredi (victoire 2-1 à l'aller en Espagne), avait prévenu ses joueurs qu'il n'était pas question de célébrations débridées ce week-end. "Nous pourrons faire la fête lorsque nous en aurons l'opportunité. Là nous pourrons nous lâcher", a-t-il promis. La rigueur n'a pas empêché les joueurs de se lancer dans une joyeuse farandole au coup de sifflet final, brandissant une copie souple du "Schale", le trophée qui sera remis au champion en fin de saison. Le Bayern peut désormais se lancer l'esprit libre à la poursuite de son rêve : un triplé championnat/coupe/Ligue des champions réussi une seule fois dans l'histoire du club, en 2013, avec à sa tête... Jupp Heynckes. Pour être certain de valider son titre, Munich devait impérativement l'emporter dans ce "derby de Bavière" contre un adversaire tranquillement installé dans le ventre mou du championnat. Heynckes n'avait pourtant pas hésité à laisser sur le banc plusieurs titulaires, dont Hummels, Lewandowski, Müller et Ribéry, pour les ménager avant le retour contre Séville. Le coach a fait un cadeau d'anniversaire à Franck Ribéry, qui fêtait, hier, ses 35 ans, en le faisant entrer en jeu pour les 8 dernières minutes. Le Français en avait joué 80 mardi en Andalousie. Pour l'anecdote, on retiendra que le "Rekordmeister" (détenteur du record de championnats) s'est fait peur pendant une grosse demi-heure. C'est en effet Augsbourg qui a ouvert le score à la 18e minute, profitant d'un gros cafouillage de la défense centrale. Jérôme Boateng, en position de dernier défenseur, perdait un ballon apparemment facile dans un duel contre le Vénézuelien Sergio Cordova. Sven Ulreich dans le but repoussait le tir de l'attaquant... sur le visage de Niklas Süle, qui marquait contre son camp (1-0). La révolte était sonnée par Joshua Kimmich, le jeune et talentueux latéral droit, à l'origine des deux buts du Bayern avant la pause. Sur le premier, son centre trouvait la tête de Corentin Tolisso, libre de tout marquage dans la surface (1-1, 32e). Peu après, Kimmich débordait sur l'aile pour servir Juan Bernat, qui talonnait pour James lancé dans la surface. Le Colombien faisait mouche du plat du pied (2-1, 38e). La messe était dite, le Bayern champion.