À défaut d'acheter les droits de retransmission, les autorités algériennes se contentent, cette fois-ci, de "subventionner", même de manière non officielle, les écrans géants. La non-retransmission par les chaînes de la télévision publique ENTV des matches de la Coupe du monde de football qui se déroule en Russie, oblige, cette année, les fans algériens du sport roi à se débrouiller comme ils le peuvent. Ils recourent, en majorité, à la solution immédiate qui consiste à suivre les matchs dans des lieux publics, tels que les cafés maures, voire les restaurants, les salles de cinéma, mais aussi et surtout à travers les écrans géants installés par les autorités locales sur des places publiques, dans différentes villes du pays. À défaut d'acheter les droits de retransmission, les autorités algériennes se contentent, cette fois-ci, de "subventionner", même de manière non officielle, les écrans géants. Selon des informations recoupées, certains walis auraient donné des instructions aux responsables de certaines communes d'installer des écrans géants, accompagnés de modulateurs appropriés pour le captage des chaînes du bouquet qatari beIN Sports, détenteur exclusif des droits de retransmission du Mondial 2018 dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). L'objectif étant de faire profiter tous les citoyens, fans de football, du spectacle du Mondial russe. Ainsi, les mordus de la balle ronde sont nombreux à se donner rendez-vous depuis jeudi dernier, jour du coup d'envoi de la compétition, dans ces lieux pour ne rien rater du spectacle qu'offre, une fois tous les quatre ans, la plus prestigieuse des joutes sportives mondiales. Néanmoins, il faut faire avec le peu de confort mais aussi le manque de liberté dans ces lieux publics. Chez eux et au bureau, les fans de football se rabattent, généralement, sur les quelques chaînes étrangères disponibles en clair. Car seuls les fortunés ont les moyens de s'offrir l'onéreux démodulateur de beIN Sports. Mais là encore, les téléspectateurs doivent suivre les commentaires de la plupart des matchs dans des langues étrangères dont certaines ne sont guère utilisées dans le pays telles que l'allemand. Et pour cause, seules les chaînes allemandes (ZDF, Das Erste et ARD One), disponibles en clair, diffuseront l'intégralité des matchs de la Coupe du monde, du match d'ouverture jusqu'à la finale. La chaîne française TF1, cryptée mais captable à l'aide de démodulateurs contrefaits, assurera, quant à elle, la retransmission de 28 matchs (16 matches des 8es de finale, 3 des quarts de finale, les 2 demi-finales ainsi que les matches pour la 3e place et la finale). Pour suivre l'intégralité des matchs commentés en langue arabe, il faut se rabattre sur une chaîne... israélienne, Makan TV, également disponible en clair sur le satellite Amos. Par ailleurs, même la solution par Internet (IPTV) recommandée pour remédier à la cherté des droits de retransmission des grands rendez-vous sportifs est encore absente en Algérie. Et pour cause, l'opérateur public Algérie Télécom n'est pas autorisé à signer des contrats avec les fournisseurs privés spécialisés dans ce domaine. Jusqu'à quand le téléspectateur algérien continuera-t-il de dépendre des opérateurs étrangers ? Farid Abdeladim