La récente sortie médiatique du chanteur kabyle, Mouloud Zedek, qui a révélé, dans une émission de télévision, qu'il était arrivé sur les lieux, à Thala Bounane, 5 à 6 minutes après l'assassinat de Matoub Lounès, le 25 juin 1998, et qu'il a même vu Lounès gisant dans un fossé, n'a pas manqué d'intriguer la famille du Rebelle, mais aussi de lui redonner le fol espoir de voir, à la lumière de ce nouveau témoignage, bien que tardif, le dossier judiciaire de cette affaire rouvert par la justice qui l'a rangé dans ses tiroirs depuis 2011. Intervenant au cours d'une conférence de presse animée, hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, pour présenter le programme de commémoration du 20e anniversaire de l'assassinat de Matoub Lounès, sa sœur Malika a estimé que "la sortie médiatique de Mouloud Zedek est assez intrigante ! Nous voulons que la justice se penche sérieusement sur les nouveaux éléments qu'il vient d'apporter. L'artiste Mouloud Zedek n'est pas une quelconque personne, c'est quelqu'un de fiable, et ce qu'il a dit vingt ans après l'assassinat de Lounès ne peut passer inaperçu. Quand on déclare qu'on est arrivé sur les lieux moins de dix minutes après ce lâche assassinat, il pourra bien y avoir des éléments qui peuvent aider à mieux éclairer sur cette affaire. Ajouté à cela que nous avons eu vent que Mouloud Zedek aurait récupéré même une douille d'une balle sur les lieux". À ce titre, elle affirme d'ailleurs avoir aussitôt saisi la justice pour lui réclamer la réouverture du dossier de l'assassinat de son frère et de se pencher sérieusement sur ces déclarations qui ont valeur, dit-elle, de "nouveaux éléments". "Nous avons saisi le procureur de la République par écrit et il nous a accusé réception", a-t-elle précisé dans ce sens. "La justice a le devoir de faire son travail, et jusque-là, la lumière sur l'assassinat de Matoub n'est toujours pas faite, l'affaire reste en suspens depuis 2011, les doléances de la famille n'ont jamais été prises en compte et, pis encore, le travail d'instruction qui devait être fait n'a jamais été fait", a déploré la présidente de la fondation Matoub. Samir LESLOUS