Le secrétaire général du FLN semble être impressionné par sa rencontre, lundi, avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger, Djamel Ould Abbes a fait l'éloge de son partenaire du RND et encense Ouyahia en le présentant comme "l'homme d'Etat", conscient "des enjeux". Dans une longue intervention faite hier à Alger, relatant sa rencontre, la veille, avec le Premier ministre, Djamel Ould Abbes s'est dit conforté dans sa démarche de soutien à un nouveau mandat pour le chef de l'Etat. "Celui qui marche avec le Président marche avec moi", a-t-il ainsi résumé sa rencontre avec Ahmed Ouyahia. "Rien ne sépare, pas même une feuille de papier à cigarettes, le Premier ministre, nommé par mon président, Abdelaziz Bouteflika, et le secrétaire général du FLN, que je suis", a insisté le secrétaire général du FLN qui a nié ainsi toute mésentente entre les deux hommes. Revenant sur les thèmes de discussion entre les deux hommes, Djamel Ould Abbes a rappelé qu'elles ont porté sur "la situation socioéconomique" du pays. "Ahmed Ouyahia est un homme d'Etat. Il connaît les limites de la responsabilité d'un homme d'Etat", a-t-il rappelé. Mais pour montrer qu'il est "la première puissance" politique du pays, Djamel Ould Abbes a rappelé qu'en plus d'être le partenaire d'Ahmed Ouyahia dont il "soutient totalement le gouvernement", le FLN joue le rôle de sentinelle. "Souvenez-vous de la tripartite. Nous avons tenu une deuxième réunion, ici. Nous avons demandé des explications sur le partenariat public-privé. Des réponses nous ont convaincus. Le Président a d'ailleurs pris des décisions contraires" à celles du gouvernement. "L'homme n'est jamais parfait", a indiqué Ould Abbes pour signifier que les décisions du gouvernement ne sont pas toujours "bonnes". Ces mises au point étant faites, Ould Abbes a rappelé que sa relation avec le secrétaire général du RND est particulière. À elles seules, leurs deux formations ont une majorité absolue au sein de la Chambre basse du Parlement. Ould Abbes affirme, d'ailleurs, que "nous nous sommes réunis, en tête à tête, pour baliser le terrain avant de rencontrer les autres". "Nous avons une majorité confortable" au sein de l'APN, a insisté le secrétaire général du FLN qui concède que "cela ne nous empêche pas de discuter" avec d'autres formations politiques. Interrogé pour savoir si la rencontre "surprise" entre lui et Ahmed Ouyahia a été faite sur injonction de la présidence de la République, Djamel Ould Abbes a affirmé que la réunion a été "décidée d'un commun accord" entre les deux hommes "sans aucune autre injonction". "Nous nous concertons souvent au téléphone", a tempéré Ould Abbes, qui justifie le déplacement au siège du Premier ministère par le "respect" qu'il voue à la fonction d'Ahmed Ouyahia. A. B.