Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a promis, samedi, des élections "libres et justes" pour 2020, et assuré que des réformes ont été entreprises afin de rendre la Commission électorale "crédible". Lors des élections de mai 2015, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition qui dirige l'Ethiopie depuis 1991, avait raflé l'ensemble des 547 sièges de la chambre basse du Parlement. Les élections avaient été qualifiées de "mascarade" par les partis d'opposition et le résultat fraîchement accueilli par les bailleurs et partenaires de l'Ethiopie, Etats-Unis et Union européenne en tête: pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de l'EPRDF, le Parlement ne compte aucun député indépendant ou membre de l'opposition. "Des travaux ont été entrepris afin de rendre la NEBE (Commission électorale, ndlr) non partisane et crédible", a déclaré, samedi soir, M. Abiy, suggérant que l'Ethiopie pourrait passer à un système de vote électronique pour les élections générales de 2020. M. Abiy, qui s'exprimait lors de sa première conférence de presse depuis son entrée en fonction en avril, s'est engagé à ce que les élections soient "libres", "justes" et "démocratiques". "Le désir de l'EPRDF en ce moment est de mener des élections vraiment démocratiques", a-t-il ajouté. "Si l'EPRDF gagne des élections vraiment démocratiques, il pourra mettre en oeuvre son agenda en pleine confiance, et s'il perd, il tiendra sa promesse d'une transition démocratique". M. Abiy a par ailleurs écarté toute possibilité de reporter les élections à une date ultérieure. "Je ne veux servir le peuple éthiopien que si je gagne aux élections générales de 2020". "L'EPRDF et moi n'avons en ce moment pas le désir de repousser l'échéance électorale en utilisant le prétexte des réformes électorales". Depuis son entrée en fonction, M. Abiy a entrepris un vaste programme de réformes et pris des mesures pour apaiser les tensions ethniques. Il a notamment levé l'état d'urgence et libéré des prisonniers politiques. Il a aussi critiqué la brutalité des forces de sécurité et commencé à ouvrir l'espace démocratique alors que son pays était régulièrement accusé de bafouer les droits de l'homme et de faire taire les voix dissidentes. R. I./Agences