Rien de mieux pour oublier, l'espace d'un week-end, les tracas du quotidien. Les touristes, subjugués par la beauté des paysages, n'hésitent pas à immortaliser leur passage à Tikjda. Lundi 31 décembre. Tikjda était prise d'assaut par des centaines de vacanciers, venus accueillir 2019 sous les meilleurs auspices. En cette journée ensoleillée, les nombreux touristes présents s'adonnaient à des randonnées pédestres, prises de photos et autres. Rien de mieux pour oublier, l'espace d'un week-end, les tracas du quotidien. Sur la route qui mène vers Tighzert, les touristes, subjugués par la beauté des paysages, n'hésitent pas à se garer au beau milieu de l'étroit chemin afin d'immortaliser leur passage à Tikjda. Photos, vidéos et autres selfies sont de la partie. Mais il faudrait d'abord trouver où stationner. C'est là que les "parkingueurs" interviennent, tentant par tous les moyens de "dénicher" une place aux visiteurs. Une "place au paradis", ça se mérite et, surtout avec ces gardiens, elle se paie. C'est 200 DA non négociable. "De ma vie je n'ai vu un pareil site !", s'exclamera une femme venue d'Oum El-Bouaghi. Son époux est moins enthousiaste. "C'est beau, c'est vrai. Mais ce n'est pas entretenu, ni valorisé. Le monde entier nous envie Tikjda et on se contente de deux ou trois chalets", a-t-il déploré. Le tir à l'arc séduit les visiteurs Cette année, la poudreuse n'est pas au rendez-vous. Seule une fine pellicule de neige recouvre les cimes. Par contre, le tir à l'arc a le vent en poupe, grâce aux efforts de l'association sportive Tikjda du tir à l'arc. En effet, pour 250 DA, les jeunes peuvent s'initier à ce sport des plus addictifs. Il est vrai que lors de notre passage sur les lieux, il y avait foule au stade de proximité, reconverti en champ de tir. "Le tir à l'arc n'est pas un sport partial, au contraire, il fait travailler tous les muscles des deux côtés du corps. C'est une activité qui est spécifiquement bonne pour les muscles dorsaux", explique Nora, une instructrice. "Les muscles les plus sollicités sont ceux du dos, des épaules, de la ceinture abdominale et des bras", a-t-elle souligné. Pour ce qui est des visiteurs qui ont tenté le jeu, ils étaient littéralement conquis. "À défaut de neige, on découvre un sport qu'on voyait uniquement à la télévision ou bien dans les films. C'est fantastique", fera remarquer un père de famille qui s'essayait à la discipline, avec plus ou moins de succès. Cailles et randonnée au menu C'est bien connu, l'air de la montagne donne une faim de loup. Et les endroits pour se sustenter ne manquent pas à Tikjda, surtout en pareille période. Le met de prédilection est immanquablement les grillades. Il y en a pour tous les goûts, mais la caille reste le met fétiche des touristes. Le temps d'une halte, certaines familles commandent jusqu'à une dizaine de cailles. À 200 DA la pièce, les vendeurs écoulent en une journée jusqu'à une centaine de cailles. "Certes, c'est de l'élevage, mais nous les nourrissons avec des produits sains et biologiques", affirme cet éleveur qui s'est reconverti dans la restauration. Mais que font ces cailles à Tikjda ? Selon notre interlocuteur, l'activité touristique est en berne du côté des gorges de Lakhdaria, parce que peu de monde empruntent la RN5. "Je vais là où je peux travailler, et ici à Tikjda, l'activité s'est particulièrement développée en cette période de vacances scolaires", a-t-il noté. Quoi qu'il en soit, les touristes trouvent leur compte et les marchands également. 15h, l'affluence à Tikjda est à couper le souffle. À partir du Cnlst, les visiteurs les plus téméraires poursuivent le chemin vers le site d'Aswel, où se trouve le stade olympique – en état d'abandon – et de nombreux circuits aménagés spécialement pour la randonnée. Les visiteurs doivent faire attention aux chutes par endroits, mais les éléments de la Protection civile sont là pour veiller au grain. L'accueil en nette amélioration La nuit tombée, une fraîcheur aussi soudaine que glaçante enveloppe les hauteurs de Tikjda. À l'intérieur du complexe de la station climatique, tout est fait pour offrir un cadre agréable aux visiteurs. La prestation de service est jugée par ces derniers "bonne", mais selon eux elle reste encore perfectible. "Elle est en nette progression. Ce n'est plus aussi catastrophique que les dernières années, mais on est loin de ce que proposent nos voisins tunisiens. À Sousse, je me sentais comme un roi. Ici, c'est correct, sans plus", confiera Ryad, un Constantinois, cadre dans une entreprise de pétrochimie. D'autres, des jeunes notamment, auront un avis moins critique. "Nous sommes venus de Sétif, dans le cadre d'une excursion organisée par notre école", nous dira Karim, qui a souligné : "Nous venons d'arriver et, ma foi, on nous avons été très bien reçus." D'autres visiteurs, venus notamment d'Alger, Blida, Tizi Ouzou, Béjaïa ou encore de Relizane ou Tlemcen, ont indiqué que le cadre est féerique, magique même. Comme à l'accoutumée, les responsables du CNLST ont établi un programme riche et varié pour la nuit du réveillon. Gala artistique, animation pour les enfants et un feu d'artifice aux douze coups de minuit. En somme, une célébration au sommet. RAMDANE BOURAHLA