Alors que l'affaire du match O Médéa - JS Kabylie a fait couler beaucoup d'encre et de salive et engendrer tant de commentaires et d'interrogations, la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a finalement opté pour une solution de facilité, et ce, en sanctionnant les deux présidents de l'Olympique de Médéa, Mahfoud Boukhelkhal, et de la JS Kabylie, Chérif Mellal, de trois mois de suspension et de 200 000 DA chacun. "M. Boukhelkhal Mahfoud, président de club O Médéa, et M. Mellal Cherif, président du club JS Kabylie sont interdits d'accès au terrain et aux vestiaires à compter du 25/03/2019 pour une période de trois mois ; le premier pour non-respect des décisions des organes juridictionnels et le second pour atteinte à la dignité et à l'honneur envers officiel de match. Les deux dirigeants ont été frappés d'une amende de 200 000 DA. Par ailleurs la commission a homologué le résultat du match OM - JSK, qui, rappelons le, s'est terminé sur la victoire de Médéa par 1/0. Cette rencontre comptait pour la 24e journée du championnat de Ligue 1", peut-on lire hier sur le communiqué publié sur le site officiel de la LFP. Cette sanction aura surpris, voire même choqué de nombreux observateurs par sa banalité et surtout cette tendance à renvoyer dos à dos les deux dirigeants de clubs comme pour "ménager la chèvre et le chou" alors qu'il y avait là une opportunité de mener une enquête sérieuse et approfondie pour aboutir à un verdict objectif d'autant plus que l'arbitre tout comme le délégué du match avaient une part de responsabilité dans cette affaire regrettable. Toujours est-il que la déception était grande, hier, chez les dirigeants de la JSK qui ne s'attendaient guère à un tel jugement qu'ils récusent dans la forme et dans le fond du fait qu'ils estiment que ce dossier aura finalement fait l'objet d'une grande légèreté dans son traitement puisqu'il a été liquidé en deux temps et trois mesures pour s'en débarrasser et s'en laver les mains. Si le président de la JSK, Chérif Mellal, était injoignable, hier durant toute la journée, du fait qu'il se trouvait toujours à l'étranger et devait, rentrer en principe, hier en début de soirée, nous avons pu joindre, le directeur général du club kabyle, Nassim Benabderrahmane, qui s'est déclaré scandalisé par ce verdict de la honte. "C'est toujours les dirigeants de clubs qui payent les pots cassés alors que les délégués et surtout les arbitres qui sont souvent à l'origine des dérapages ne sont jamais inquiétés, car ils ont toujours le beau rôle", dira ce dernier qui se demande "pourquoi l'arbitre Bekouassa n'a pas été sanctionné alors qu'il a faussé le résultat du match en sifflant un penalty imaginaire dans le temps additionnel qui a fait le buzz dans tous les plateaux de télévision et pourquoi a-t-il fermé les yeux, lui et le délégué du match, sur la présence du président de Médéa sur le terrain alors qu'il était suspendu et qu'il n'a même pas signalé sur la feuille de match si ce n'était la vidéo qui a été versée dans le dossier par la JSK ?". Par ailleurs, Nassim Benabderrahmane se demande aussi pourquoi "la commission d'éthique ne s'est pas encore prononcée sur les graves accusations portées par les dirigeants de la JSK contre le président de l'OM qui a multiplié les menaces et surtout les propositions d'arrangement du match qu'il a fini par renier sans gêne aucune devant la commission de discipline ?" Et au DG du club kabyle d'affirmer tout haut que "nous constatons encore avec beaucoup d'amertume que la JSK dérange toujours, mais elle ne compte pas se taire pas devant toute cette hogra et fera appel contre ces sanctions qui touchent, une fois de plus, notre président qui n'est pas près de baisser les bras pour dénoncer tous les agissements de la mafia du football algérien". Mohamed HAOUCHINE