Au moment où le projet de la fédération avance à grands pas, celui des pouvoirs publics, daté de 2010 et visant la construction de 35 centres de formation au profit des clubs, patine. Dans un communiqué publié sur son site officiel, la FAF annoncé que "dans le cadre de son programme de développement et de création (sur fonds propres : Ndlr) de quatre centres fédéraux de formation, projet approuvé lors de l'assemblée générale extraordinaire du 27 octobre 2018, la Fédération algérienne de football constate avec satisfaction l'état d'avancement des travaux de réalisation de la première infrastructure implantée à Tlemcen". À ce titre, la fédération indique que ce "centre fédéral, situé sur le plateau de Lalla Setti, sur une superficie de trois hectares, est déjà sorti de terre (moins d'une année après son lancement : Ndlr), ce qui renseigne sur la bonne cadence des travaux". Et de préciser que "concernant les trois autres centres, de Saïda, El-Tarf et Batna, la FAF tient à informer et surtout à rassurer les autorités locales de ces trois wilayas que les travaux de réalisation seront entamés dès la finalisation des études architecturales déjà engagées. En attendant la réception de ces infrastructures, la FAF a déjà lancé la première académie au niveau du centre de Khemis Miliana". Il faut rappeler à ce titre que la première promotion de l'Académie FAF avait effectué un premier stage en juillet dernier au centre technique national à Sidi Moussa avec un effectif de 36 joueurs sélectionnés par la DTN consécutivement à des plateaux organisés depuis le début de l'année dans les différentes régions du pays. Le centre de Khemis Miliana est doté d'une pelouse en gazon naturel, d'un centre de récupération et de musculation, d'un centre d'hébergement de 16 chambres, d'une cuisine et d'une piscine semi-olympique. C'est dire que depuis son élection en mars 2017, Kheireddine Zetchi avance à grands pas dans son projet de développement. Tant mieux. Cependant, cette réussite naissante contraste avec l'échec d'un autre projet des pouvoirs publics qui avaient décidé de lancer au profit des clubs professionnels, en mai 2010, à l'issue d'un conseil interministériel consacré au développement du football, la construction de 35 centres de formation pour un coût total de 350 milliards de centimes. Des études ont été lancées à ce propos. Le 16 décembre 2013, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, avait même procédé symboliquement à Alger au "lancement officiel" du projet de réalisation de ces 35 centres de formation. Neuf ans après, le projet est toujours au stade des intentions. Pas un seul camp de formation n'est sorti de terre. Pourquoi donc la FAF décide-t-elle de construire elle-même ces centres de formation et refuse-t-elle parallèlement de défendre un projet gouvernemental daté de 2010 qui aurait pu constituer la pierre angulaire d'une nouvelle politique de formation au sein des clubs ? Un projet que Zetchi refuse même d'évoquer dans ses sorties médiatiques. Même le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Benaoui, est resté muet sur le sujet. En fait, avoir quatre ou cinq centre fédéraux de formation, c'est bien, mais doter les clubs pros de cet outil indispensable de travail, c'est largement mieux, n'est-ce pas ? Au moment où le gouvernement décide une nouvelle fois d'injecter de l'argent dans les clubs pour des raisons électoralistes évidentes, il serait mieux inspiré de déterrer le projet de 2010 afin de ne pas jeter de nouveau l'argent par les fenêtres.