La loi régissant la production, le transport et la distribution d'électricité sera prochainement révisée en y intégrant des dispositions relatives aux énergies renouvelables et à la transition énergétique. Sonelgaz manque " cruellement de moyens financiers en matière d'investissement". Mais, "rien ne l'empêche de s'organiser en fonction des priorités avec les mêmes objectifs, parce qu'il y va de la sécurité énergétique du pays à moyen et long termes". C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Energie Abdelmadjid Attar, à l'occasion d'une réunion regroupant les managers des filiales et sociétés du groupe Sonelgaz, tenue à Alger. Attar a ajouté qu'il faut "prendre conscience (...) que la politique énergétique doit être guidée par une vision à long terme". Car, a-t-il souligné, la "production comme la consommation sont liées à des investissements lourds ayant des durées de vie très longues". Le ministre a expliqué que les "besoins énergétiques du pays d'ici à 2030 seront en deçà des prévisions du plan de développement du groupe public", recommandant qu'il faut "baisser le nombre de projets destinés à relever la capacité de production d'électricité à partir du gaz naturel et investir dans les énergies renouvelables". M. Attar estime qu'on "pourrait éventuellement diviser en deux parts égales les investissements entre le conventionnel et le renouvelable". Selon lui, Sonelgaz disposait en 2020 d'une capacité de production installée de "23 391 mégawatts (MW) presque entièrement à gaz et prévoit d'atteindre 38 000 MW en 2030, alors que le besoin maximal à cette échéance sera de 27 000 MW". En outre, M. Attar a expliqué que le recours aux nouvelles ressources d'énergie et aux nouvelles technologies dans le secteur nécessite d'adapter les réseaux de transport et de distribution, de créer un marché de l'électricité et, in fine, d'amender la loi sur l'électricité ou d'en élaborer une nouvelle. Il a affirmé à ce sujet que "la loi régissant la production, le transport et la distribution d'électricité sera prochainement révisée en y intégrant des dispositions relatives aux énergies renouvelables et à la transition énergétique". Dans une déclaration récente, le ministre avait estimé qu'une nouvelle loi sur l'électricité revêt une "grande importance pour la réussite de la transition énergétique, l'accélération de l'introduction des énergies renouvelables, l'encouragement des investissements et la diversification de l'exploitation des ressources". M. Attar a, par ailleurs, estimé qu'il "est temps de revoir notre modèle énergétique qui semble dépassé". Ce modèle, a-t-il poursuivi, "préconisait d'exporter au maximum des hydrocarbures dans l'objectif de transformer les revenus en investissements productifs". Et, de noter : "Nous pensions qu'il suffisait d'acheter et de construire pour reproduire. Malheureusement, la vitesse d'évolution du progrès a été très élevée, et nous n'avions pas eu la capacité de supporter une recherche-développement pour atténuer cette accélération qui continue à provoquer des pertes de plus en plus lourdes de nos talents." À l'occasion de cette réunion, le ministre a eu des propos flatteurs envers Sonelgaz, affirmant ainsi qu'elle est "une entreprise et un acteur majeur dans le secteur énergétique, que ses missions, la diversité des métiers qu'elle exerce, leur complexité, la diversité de ses partenaires, la pression due au caractère de service public au sein de la société, la rendent très sensible à travers l'image perçue par tous les citoyens". M. Attar s'est dit "convaincu que Sonelgaz a les compétences humaines pour réussir le challenge, et qu'il lui faut juste s'organiser en conséquence (...)".