Le président des Etats-Unis, Joe Biden, affiche une volonté manifeste pour le renforcement des relations diplomatiques avec l'Algérie, allant des relations bilatérales au sujet d'intérêts communs concernant la région du Maghreb, dont l'épineux dossier de la guerre en Libye ou celui de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. C'est ce qu'a affirmé, hier, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, à l'issue de sa visite de deux jours en Algérie. "Le président Biden est très sérieux quant à travailler avec l'Algérie sur nos objectifs communs en ce qui concerne la Libye, par exemple, où les deux pays cherchent le départ des forces étrangères et le retour de la souveraineté au peuple libyen afin que (les Libyens) puissent déterminer leur propre avenir", a déclaré Joey Hood, cité par l'APS, et dont le pays avait un moment pris ses distances par rapport au développement des événements à Tripoli, tout en maintenant ses opérations ciblées contre les groupes terroristes affiliés à Daech ou Al-Qaïda en Libye. Le dossier de décolonisation du Sahara occidental et de la désignation d'un nouvel émissaire au Sahara occidental ont été au cœur des discussions que le diplomate américain avait eues, dimanche et lundi, avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. "Notre position est claire : 'Nous voulons voir un processus dirigé par l'ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité. C'est ce qu'il y a de mieux pour la région et c'est (l'approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts'", a-t-il déclaré au sujet du conflit opposant le Front Polisario au royaume du Maroc. "Nous voulons voir le nom de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies dès que possible et aider (l'émissaire) à se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien, ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l'Algérie", a-t-il ajouté. Pour rappel, quelques jours avant son départ de la Maison-Blanche, l'ancien président américain Donald Trump avait annoncé l'ouverture d'une représentation consulaire en territoire sahraoui occupé, fruit d'un deal avec le roi marocain, Mohammed VI, qui a accepté de normaliser ses relations avec l'occupant israélien de la Palestine. Mais ce projet est mis en veilleuse depuis quelques semaines, à défaut pour Joe Biden de revenir carrément sur la décision de son prédécesseur, même si en juin, son administration avait annoncé un changement d'approche. "Je n'ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre d'une approche plus large de la région adoptée par l'administration précédente dans le contexte des accords d'Abraham, c'est là que l'on constate une certaine différence d'approche", avait, en effet, déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, en référence à la reconnaissance par l'ancien président Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé. Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a affirmé, dans un communiqué, que "les perspectives de promotion de solutions politiques et pacifiques aux différentes crises minant la paix et la sécurité dans les régions d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont été au centre de l'entretien du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, avec le Secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient", soulignant que "ces consultations reflètent la politique de haut niveau des relations distinguées entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique, ainsi que la volonté commune d'œuvrer à la promotion de la paix et de la sécurité aux niveaux régional et international".