Le président par dérogation de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, a appelé la Fédération algérienne de football à convoquer une assemblée générale extraordinaire pour la mise en conformité des statuts, et ce, conformément à la réglementation en vigueur. "Avant l'organisation d'une assemblée générale élective de la LFP, il faudra tenir une assemblée générale extraordinaire AGEx pour la mise en conformité des statuts. Le championnat 2020-2021 a pris fin il y a quelques jours seulement. Le moment est venu pour le faire avant de passer aux élections électives. Il ne faut pas omettre que je suis mandaté par l'ancien et l'actuel bureau fédéral pour gérer les affaires de la ligue de football professionnel à l'image de toutes les ligues de football", a déclaré Medouar lors d'une conférence de presse tenue au centre international des conférences (CIC) dont l'ordre du jour n'était autre que le bilan de la saison 2020-2021. Ouvrons une parenthèse pour dire que les nouveaux statuts concernent uniquement la Ligue 1 professionnelle composée dès le début de la prochaine saison (2021-2022) de 18 clubs, alors qu'auparavant les clubs de Ligue 2 étaient membres de l'assemblée générale. Ce qui n'est plus le cas cette saison puisque leur statut de club "amateur" ne le leur permet pas. Il faut savoir qu'avant la tenue de l'élection élective, une assemblée générale extraordinaire est obligatoire pour l'adoption des nouveaux statuts de la LFP, et ce, conformément aux amendements introduits dans les statuts de la FAF pour la mise en conformité avec ceux de la FIFA. À vrai dire, Medouar est dans ses droits pour exiger l'organisation d'une AGEx avant de tenir l'assemblée générale élective. Il était même question que l'AGEx se déroule le 6 septembre alors que l'AGE était prévue pour le 21 septembre. "Ces deux dates ne sont plus d'actualité", révèle le président de la LFP qui du reste a fait une révélation de taille par rapport à un montant "avancé" aux clubs qui réclament toujours le paiement des droits TV. Droits TV, toujours pas d'argent ! "Nous n'avons reçu aucun centime de notre partenaire, à savoir l'EPTV. Cette situation dure depuis trois ans. Vous savez, nous avons accordé des avances aux clubs. Environ 70 milliards ont été déboursés durant les 10 dernières années sans omettre la décision de l'ex-bureau fédéral de débloquer deux milliards de centimes comme avance pour chaque club", fait savoir Medouar. Le 6 mai dernier, lors d'une réunion avec les présidents des clubs de Ligue 1, le président de la FAF, Charaf-Eddine Amara, avait promis de débloquer une avance de 2 milliards de centimes aux équipes de Ligue 1 sur les droits TV, que la télévision nationale n'a toujours pas payé aux clubs. Charaf-Eddine Amara s'était engagé à verser cette somme dans les 48 heures afin d'aider les clubs à faire face à la crise financière. Trois mois après, les 2 milliards n'ont toujours pas atterri dans les caisses des clubs. Charaf-Eddine Amara avait accepté de débloquer cette somme au profit de 15 clubs pros sur les fonds propres de la FAF, à charge ensuite à la LFP de déduire cette somme des droits TV. L'USMA, le MCA, le CSC, le CRB et la JSS avaient décliné l'offre et préfèrent attendre l'encaissement des droits TV. Le président de la FAF, Charaf-Eddine Amara, avait déclaré quelques jours après son élection, le 15 avril dernier, que "les clubs sont tout à fait dans leur droit de réclamer les droits TV. Mais il faut qu'ils sachent que la télévision nationale n'a pas payé la FAF. En revanche, il faut dire aussi que les clubs constitués en sociétés commerciales doivent chercher d'autres sources de financement. Les droits en font, certes, partie, mais pas uniquement. Nous allons tout faire pour régler cette question importante de financement des clubs à travers une nouvelle politique dans ce domaine. Nous aurons bien sûr l'occasion d'aborder ce sujet avec plus de détails". La LFP et l'EPTV avaient signé le 1er octobre 2020 au siège de la Télévision une convention portant sur les droits TV du championnat professionnel de Ligue 1 pour les trois prochaines saisons et portant également régularisation des deux précédentes saisons. Par ailleurs, Medouar a indiqué que l'annonce d'une candidature à sa propre succession "sera étudiée et révélée au moment opportun. Je ne sais pas encore". Il a indiqué en outre que l'année s'est déroulée dans des conditions particulières. "Mon mandat fut difficile avec beaucoup de contraintes. La Covid n'a fait qu'enfoncer le clou. J'estime avoir fait mon possible durant mon mandat", a-t-il conclu.