Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a examiné, lors de sa réunion tenue le 19 novembre 2021, le rapport de la mission de consultation conduite sur l'Algérie au titre de l'article IV des statuts du Fonds, qui s'est déroulée virtuellement du 14 septembre au 3 octobre 2021. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministère des Finances dans un communiqué. Le conseil d'administration du FMI, relève le communiqué du ministère des Finances, "a noté qu'en dépit de ce contexte de pandémie, une reprise progressive est en cours en Algérie, même si quelques vulnérabilités persistent encore en raison des répercussions de la Covid-19 et de la prépondérance des hydrocarbures dans la structure de l'économie algérienne". Par rapport à cette situation et tout en précisant qu'un mix de politiques calibrées permettrait de soutenir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable, résiliente et inclusive, "le conseil a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre les efforts de la consolidation budgétaire, tout en adaptant son rythme et sa composition à l'évolution de la pandémie et aux conditions économiques nationales, afin de protéger les populations les plus vulnérables". Selon le ministère des Finances, "les administrateurs du FMI ont salué les efforts récents des autorités algériennes pour moderniser la gestion budgétaire et améliorer l'efficacité du secteur public. Dans ce cadre, ils ont encouragé le gouvernement à diversifier davantage les sources de financement du budget". Sur un autre plan, ajoute le communiqué du ministère des Finances, le conseil d'administration du FMI a souligné qu'une politique monétaire bien calibrée, associée à une plus grande flexibilité du taux de change, pourrait soutenir les efforts de stabilisation. Ainsi, il a appelé à une intensification des efforts de mise en œuvre des recommandations du programme d'évaluation du secteur financier (FSAP). Pour rappel, le conseil d'administration du FMI avait conclu l'évaluation de la stabilité du système financier avec l'Algérie en juillet 2020. Le FMI avait estimé que le cadre réglementaire devrait être renforcé, notamment en ce qui concerne les contrôles internes de la gouvernance bancaire et les personnes politiquement exposées (PEP). Une meilleure gestion du risque de crédit est nécessaire, et le provisionnement des créances non performantes devrait être mieux surveillé et appliqué. Le ministère des Finances affirme que "le conseil d'administration du FMI a salué les réformes envisagées par notre pays, visant à renforcer les attributions de la Banque d'Algérie et a félicité les autorités algériennes pour leur stratégie de relance de la croissance et de réduction de la dépendance de l'économie vis-à-vis des hydrocarbures". Il a également salué "le nouveau plan d'action du gouvernement, tout en partageant les priorités de réforme identifiées pour aider à la transition de l'Algérie vers un modèle de croissance plus inclusif et durable". En octobre dernier, la mission du FMI, dirigée par Geneviève Verdier, avait estimé que la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait des besoins de financement sans précédent, épuiserait les réserves de change et présenterait des risques pour l'inflation, la stabilité financière et le bilan de la Banque centrale. La capacité des banques à prêter au reste de l'économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance. La mission avait recommandé un ensemble de politiques budgétaire, monétaire, et du taux de change, afin de réduire les vulnérabilités de l'Algérie.