La 33e Coupe d'Afrique des nations, qui se déroule au Cameroun, est marquée par une très forte présence d'entraîneurs "locaux" par rapport aux précédentes éditions où l'entraîneur étranger, notamment européen, avait la dominance sur le local. Les équipes africaines ont changé de stratégie en raison des problèmes financiers, mais aussi par la conscience car certains présidents de fédération estiment que les entraîneurs n'apportent pas la plue-value attendue, d'où le recours à l'entraîneur local qui revient moins cher (entre 8 000 et 25 000 euros de différence). Ainsi, sur les 24 équipes qualifiées, pour cette phase finale, la majorité ont des entraîneurs locaux. Ils sont donc 16 techniciens africains qui sont sur le banc de leur pays, à l'instar de Djamel Belmadi (Algérie), Aliou Cissé (Sénégal), Mohamed Magassouba (Mali), Augustine Eguavoen (Nigeria), Kaba Diawara (Guinée), Rodolfo Bodipo (Guinée équatoriale), Amir Abdou (Comores), Kamou Malo (Burkina Faso), Mondher Kebaïer (Tunisie), Burhan Tiya (Soudan), Pedro Leitão (Cap-Vert), John Keister (Sierra Leone), Baciro Candé (Guinée-Bissau), Wubetu Abate (Ethiopie), Meke Mwase (Malawi) et Norman Mapeza (Zimbabwe). En revanche, ils sont huit techniciens étrangers : le Portugais Antonio Conceiçao (Cameroun), le Français Didier Gomes (Mauritanie), le Bosniaque Vahid Halilhodzic (Maroc), le Français Patrice Beaumelle (Côte d'Ivoire), le Portugais Carlos Quiroz (Egypte), le Français Patrice Neveu (Gabon), le Belge Ton Saintfiet (Gambie) et le Serbe Lilovan Rajvac (Ghana). Cette tendance a commencé en Egypte lors de la dernière CAN, où on avait enregistré 9 entraîneurs locaux issus des pays africains, et concrétisée par un titre continental remporté par Djamel Belmadi sur un autre entraîneur local, le Sénégalais Aliou Cisse. Cependant, l'entraîneur malien Mohamed Magassouba ne cache pas sa désapprobation à faire appel à des étrangers. "Qu'on nous laisse faire des erreurs. À travers nos erreurs, nous allons nous racheter, nous allons comprendre et nous saurons mieux progresser au lieu de prendre des expatriés", a-t-il déclaré, lui qui espère se qualifier au Mondial du fait qu'il est toujours en course pour le match de barrage prévu en mars prochain. Pourquoi un tel changement de stratégie ? Un technicien africain présent au Cameroun dira que c'est la prise de conscience des propres potentiels et la volonté de développer la ressource locale. Le meilleur exemple a été donné en Egypte, où deux techniciens africains, Belmadi et Cisse, avaient animé la finale de la 32e CAN 2019, remportée haut la main par les Verts par 1 à 0.