L'ancien entraîneur de l'équipe nationale et driver de l'ES Sétif, récente vainqueur de la Champion's League arabe, était hier l'invité du forum d'Echibek. Saâdane a parlé de son aventure en Ligue arabe des champions, de la formation ainsi que de l'équipe nationale. Il a dressé un constat amer sur la balle ronde algérienne. L'heureux invité n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux différents acteurs qui ont été à l'origine de la réussite de l'ESS, à commencer par les autorités locales de la ville des Hauts-Plateaux, la direction du club, les joueurs ainsi que les supporters. “Je tiens à remercier et à rendre un hommage à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de notre objectif. Si nous avons réussi, c'est que toutes les conditions étaient réunies, à commencer par les autorités locales de Sétif qui ont apporté le soutien nécessaire au club. Il y avait une coordination exemplaire entre les différents acteurs. La direction du club, de son côté, a joué son rôle, au même titre que le staff technique et les joueurs qui se sont comportés en vrais professionnels. Je pense, en outre, que le secret de cette réussite est le fait que chacun à l'ESS s'occupe de sa tâche sans se mêler de celle de l'autre”, dit Saâdane face à l'assistance. Pour l'invité du forum, son équipe s'est déplacée à Amman avec le sentiment d'accomplir une mission, même après le but encaissé à la maison. Son message à la veille de la finale à Amman consistait à demander à ses poulains d'évacuer toute la pression. “Je pense que notre objectif était atteint du moment que l'équipe est arrivée en finale. J'ai parlé avec les joueurs et je leur ai demandé d'évacuer toute la pression et d'appréhender ce match comme tous les autres. Là, ils ont très bien réagi et pu marquer le but de la victoire. Par contre, ce qui m'a quelque peu déçu, c'est le nombre de buts ratés par la suite, car mon équipe avait les moyens d'en rajouter d'autres pour se mettre à l'abri et nous éviter la tension”, ajoute-t-il. Rabah Saâdane n'a pas manqué au passage d'évoquer le problème de la formation qu'affronte le football national. Pourtant, il a été à l'origine de l'édification de quatre centres de formation lorsqu'il était directeur technique national sous la présidence de Raouraoua. “Nous avons mis sur place quatre centres de formation à Alger, à Oran, à Ouargla et à Constantine spécialement pour les regroupements des équipes nationales et, bien sûr, pour la formation des jeunes. Aujourd'hui, ils n'existent plus. Je me demande où ils sont passés ?” s'est interrogé l'ancien sélectionneur national, qui a ajouté que la base de tout progrès réside dans la formation. Cavalli a raison Evoquant l'équipe nationale et les choix tactiques du sélectionneur Jean-Michel Cavalli, Saâdane déclare que celui-ci a raison de faire confiance aux joueurs professionnels évoluant en Europe. “Je crois que Cavalli est en train de faire du bon travail. Quant à ses choix portés essentiellement sur les professionnels, je pense qu'il a entièrement raison. Pourquoi ? Tout simplement parce que les professionnels comprennent bien le langage tactique et assimilent vite, contrairement aux locaux. Il a raison. cela est bien pour lui et pour l'Algérie”, dit-il. S'agissant des chances de l'EN pour la qualification à la CAN, pour lui tout se jouera face à la Guinée, une rencontre qui aura lieu le 16 juin prochain au stade du 5-Juillet, à 21h. “Je pense que l'EN est bien partie pour arracher sa qualification, elle qui occupe la première place de son groupe. Cela dit, tout se jouera face à la Guinée qui reste un adversaire de taille. Par ailleurs, en dépit de la qualification à la CAN 2008, le constat du football national reste tout de même amer”, conclut l'invité du forum. Chérif M.