RESUME : Karim entreprend un voyage en Grèce. En attendant son vol, il se rend au restaurant et remarque une jeune Algérienne. Cette femme, il l'a déjà rencontrée. Mais où ? Il quitte le restaurant pour se retrouver dans le terminal menant aux lignes intérieures. Quelques passagers conversaient en attendant l'annonce du vol. Karim remarque parmi eux la jeune femme du restaurant. Ses cheveux mi-long retombaient en cascade sur ses épaules et son écharpe noire, négligemment jetée sur son manteau, lui donnait un air sage et sérieux. Cet air que Karim a déjà vu quelque part. Il essaye de se rappeler où, mais à ce moment précis la voix de l'hôtesse annonçait l'embarquement. Un long couloir s'étendait devant lui avant d'arriver à la salle d'embarquement où on enregistrait aussi les bagages pour les lignes intérieures. Il se lève, empoigne sa valise et vérifie ses papiers. La jeune femme se lève aussi. Les quelques passagers qui les avaient précédés étaient pour la plupart des autochtones et voyageaient légers. Une aubaine, quand on doit entamer une course contre la montre. Karim s'approche de la jeune femme qui poussait difficilement un chariot plein aux trois quarts. - Besoin d'aide, madame ? La jeune femme sursaute propulsant son chariot dans les tibias de Karim. - Oh ! excusez-moi, je suis désolée. Vous ai-je fait mal ? - Je pense pouvoir survivre, dit Karim, en époussetant son pantalon. Vous êtes tout excusée, c'est plutôt moi qui devrait vous demander des excuses, je vous ai apparemment fait peur. La jeune femme s'agite, en essayant de pousser son chariot. - Il ne me reste que quelques minutes pour rattraper mon vol. Il faut que je file, excusez-moi, monsieur. Au revoir ! - Laissez-moi vous aider, voyons, vous êtes si chargée. - J'emporte juste de quoi m'habiller pour une semaine ou deux. - On peut dire que vous ne savez pas voyager léger, dit Karim, en mettant sa valise dans le grand chariot avant de se mettre à le pousser d'une main experte. La jeune femme prit les devants, un petit sac de voyage en bandoulière. Ils parcoururent ainsi quelques mètres avant que cette dernière ne s'arrête brusquement. - Hé ! attendez ! Comment savez-vous que nous prenons le même avion ? Karim sourit. - Mais il n'y en a qu'un qui part de ce terminal. Celui qui dessert la petite île de Melinas… et c'est ma destination. Déconcertée, la jeune femme empoigne le bras du chariot et se dirige vers les guichets d'enregistrement qui fort heureusement étaient vides. - Ouf ! j'avais si peur de perdre du temps devant une longue file d'attente comme c'est souvent le cas devant ces guichets. Y. H. (À suivre)