Le printemps arabe, un phénomène à initiative arabo-arabe ou étrangère au Monde arabe ? Il y a autant de raisons d'impliquer des manipulations des forces étrangères qu'intérieures aux pays arabes. Le GMO n'est pas un projet arabe. L'Egypte, par le biais de l'ex-président Moubarak, l'avait rejeté en invoquant l'exemple épouvantail algérien. Pour lui, fatalement il s'en suivrait le terrorisme islamiste sur le modèle algérien. Quant à l'Algérie, Belkhadem disait qu'elle n'avait pas attendu les instructions américaines pour initier l'entrée dans la démocratie et critiquait le cas afghan de la démocratie débarquée d'hélicoptère. Dans la lecture des causes internes à la base des initiatives arabes intra-étatiques, les présidences à vie ne peuvent plus être acceptées comme sont refusées les transmissions de pouvoir par filiation. Une telle position forte des populations s'appuie également sur les frustrations socioéconomiques, l'absence des libertés, les inégalités devant la justice et tant d'autres encore. De plus en plus, les présidences de trop longue durée et interminables constituent les principales menaces majeures qui pèsent sur la stabilité de chaque pays arabe et même sur les sécurités nationales, car elles sont désormais rejetées par les populations. Y-a-t-il des pays arabes qui ont réellement emprunté le chemin de la démocratisation pour asseoir au moins un modèle basé sur une certaine légitimité ? La menace intérieure provient du risque de conjonction entre une opposition bâillonnée et placée dans une situation d'impasse et un terrorisme à l'affût de la moindre vulnérabilité pour semer les graines d'un endoctrinement susceptible de l'élargissement de sa base de recrutement.