Pourquoi les régimes arabes ont-ils attendu l'arrivée des ondes provoquées par ces nouveaux séismes pour entreprendre de nouvelles réformes ? Pourquoi ne se sont-ils pas concertés pour des projets communs, des démarches communes, des soutiens étrangers communs et ensuite construire eux-mêmes un nouveau GMO ? Les deux exemples tunisien et égyptien post-Ben Ali et Moubarak n'ont pas tellement entraîné des remises en cause des anciennes certitudes qui ont fondé les visions et stratégies des régimes arabes. Réhabiliteront-ils les parlements sur la base d'élections libres et honnêtes pour sortir ensuite des arrière-pensées qui avaient présidé à la construction d'une certaine vision des parlements nationaux arabes et du Parlement arabe ? L'idée d'une réorganisation du Parlement arabe dans l'objectif du renforcement de son rôle sur le modèle avancé de celui de l'Union européenne née doit pas faire l'impasse à la fois sur la démocratisation des pays arabes, l'homogénéisation des systèmes politiques et l'exigence d'un rapprochement des positions, dans les domaines essentiels de la vie des nations. Les pays arabes ont réellement conscience que leurs politiques internes sont celles qui creusent profondément un large fossé entre les régimes et les populations. La preuve est donnée par ce qui se passe actuellement dans certains pays arabes. Normalement, ils auront tous tendance à initier une transition politique de façon à ce qu'il soit visible qu'à l'issue de celle-ci, ils vont emprunter le chemin de la démocratisation pour asseoir au moins un modèle basé sur une certaine légitimité, pour que la menace intérieure ne provienne plus du risque de conjonction entre une opposition bâillonnée et placée dans une situation d'impasse et un terrorisme à l'affût de la moindre vulnérabilité.