Tout en soulignant qu'il s'agit d'une doctrine reconnue par les forces internationales, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a assuré hier que «seuls les quatre pays du champ (Algérie, Niger, Mauritanie et le Mali) sont habilités à intervenir directement sur le terrain» en matière de lutte contre le terrorisme et toutes les formes d'insécurité dans la région. Intervenant lors d'un point de presse tenue à la résidence Djenan El-Mithak à Alger, à la fin des travaux de la 4e session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, le représentant du gouvernement a été catégorique de manière à désespérer toute intention d'intervention étrangère directe dans la région partagée par les quatre pays du champ. En effet, aucune nouvelle adhésion au groupe du Sahel ne sera accordée. Toutefois, les pays extrarégionaux peuvent, explique le ministre, avoir des accords particuliers dans des circonstances bien définies, contribuer à lutter contre le phénomène du terrorisme dans la région par des moyens financiers, apporter des renseignements et aider dans les formations des services en charge de sécurité dans les quatre pays. «Pas question d'intervenir directement sur le terrain. Le problème au Sahel a dépassé le stade du terrorisme et concerne également le trafic de drogue et d'autres formes de criminalité transfrontalière. En effet, beaucoup d'intérêts sont menacés par la connexion entre les groupes terroristes et les réseaux du crime organisé. Il y a connexion et soutien entre eux d'où la nécessité de coopération par l'échange de renseignements et d'expériences», a affirmé M. Ould Kablia. Pour sa part, son homologue nigérien, Abdou Labo, a soutenu cette théorie en affirmant que les efforts fournis en matière de lutte contre l'insécurité au Sahel concernent uniquement les pays du champ. Les deux ministres ayant présidé pendant deux journée la 4e session du comité bilatéral frontalier, ont relevé avec satisfaction les résultats positifs concernant notamment les volets relatifs à la coopération bilatérale en matière de sécurité et de prévention de la criminalité transnationale organisée, de coopération entre les walis et les gouverneurs frontaliers, de la circulation des personnes et la coopération commerciale, agricole et culturelle notamment dans l'hydraulique. Le rapport final du comité bilatéral frontalier, a fait état d'un ensemble de mesures destinées à dynamiser et renforcer la qualité de coopération entre les deux pays notamment en sécurité et en développement. Il s'agit, également, de certaines propositions de nouveaux axes de coopération tels que l'habitat, les ressources en eau et la poste et les technologies de l'information et de communication. Par ailleurs, le ministre nigérien, Abdou Labo, a visité quelques institutions publiques algériennes dont l'école de police féminine d'Aïn-Benian, l'institut de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui et l'unité nationale d'instruction de la Protection civile de Dar-El-Beida. Des candidats nigériens dans ces domaines de sécurité seront envoyés dans ces écoles pour formation et perfectionnement. Pour rappel, la 4e session du comité a été, également, l'occasion pour ce mécanisme de procéder à une «évaluation exhaustive» de l'état d'avancement des décisions arrêtées de la précédente session tenue en 2008 à Tahoua au Niger.