Un pays sans touristes peut-il avoir une politique touristique se matérialisant par des milliards d'investissements dans la rénovation des anciens hôtels publics ou dans la construction de nouvelles infrastructures ? Un ministère avec des budgets de fonctionnement et d'équipement, ainsi qu'une pléthore de conseillers et d'études marketing, sans le pragmatisme politique et économique s'y greffant, cela risque de ne rien donner en termes de rentabilité. Le tourisme est un secteur de services obéissant à des critères stricts pour satisfaire la demande, le but étant est de gagner de l'argent, en d'autres termes rentabiliser les investissements. Tout porte à croire que ce secteur se heurte à la mentalité et aux traditions, sans oublier les piètres qualités de service, un personnel non formé et des standards internationaux non respectés. Le touriste algérien ou étranger repart, après son séjour, souvent déçu. Ce qui n'empêche pas notre ministre dans ses sorties médiatiques de souligner l'importance des investissements qui se chiffrent en milliards de dollars soit pour rénover, soit pour construire de nouvelles structures d'accueil pour les touristes nationaux ou étrangers. Lors de sa dernière sortie dans la wilaya de Aïn Defla, Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a parlé de la réalisation en cours de 654 projets hôteliers à l'échelle nationale, dotés d'un investissement global de 4 milliards de dollars, et d'une enveloppe d'un milliard de dollars pour la rénovation des structures hôtelières nationales. Même si nous avons des sites de toute beauté, les touristes ne sont toujours pas là, pourtant la région de Aïn Defla, par exemple, a vu des promoteurs privés dont les investissements dans le secteur hôtelier ont atteint le chiffre de 800 millions de dinars destinés au renforcement de la capacité d'accueil de la wilaya. Le ministre avait noté la réalisation de 600 lits supplémentaires, qui s'ajouteront aux 1 200 autres déjà disponibles, ce qui nous donne une capacité d'accueil globale dans la wilaya de 1 800 lits. Les investissements énormes consentis dans le secteur seront-ils rentabilisés ? A partir du moment où les Algériens vont passer par centaines de milliers leurs vacances en Tunisie, au Maroc, à Palma ou ailleurs, il y a mal-donne quelque part. Cette désolante situation viendrait du non-respect des libertés individuelles, du culte des nationaux ou des étrangers plus particulièrement durant la période de jeûne où l'ensemble des structures réservées à la restauration sont carrément fermées, et ce ne sont pas les horaires aménagé qui changeront quoi que se soit. L'autre volet est la faiblesse des clubs de loisirs, un vacancier paye pour s'amuser, trouver des activités de détente, etc. En Egypte ou en Turquie par exemple, les lieux de restauration restent ouverts, permettant aux touristes de ne pas se sentir dépaysés. La relance du tourisme, si nous voulons qu'il soit concurrentiel, doit passer par une refonte de l'état d'esprit de nos nationaux, d'une élévation de la qualité de service, par une révision des coûts du service fourni, et d'une mise à niveau des structures d'accueil.