Le tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou a prononcé, lundi dernier, une peine de quatre années de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA, contre la nommée Lamia A., âgée de 29 ans, et ex-candidate aux législatives de mai dernier, pour «association de malfaiteurs, chantage pour extorsion de fonds (argent), atteinte au Prophète et prise de vidéos dans un lieu privé à l'insu de son compagnon». Un autre accusé dans cette affaire, Youcef S., a été condamné à la même peine pour «complicité», selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation dudit tribunal criminel. Les faits de cette affaire remontent, selon le document de la chambre d'accusation, au mois de décembre dernier. La victime, entrepreneur de son état et originaire de la région, a été destinataire d'une vidéo de 37 secondes, le montrant en compagnie de la victime, dans leur intimité, en train de s'abandonner aux plaisirs sexuels. Une vidéo compromettante transmise par le complice qui a exigé une rançon d'un montant global de 1,2 milliard de centimes, faute de quoi, la vidéo en question serait rendue publique. L'accusée, une ex-candidate sur la liste du Mouvement national pour la nature et le développement (MNND) aux législatives du 10 mai dernier, et son complice, en agissant de la sorte, voulaient, d'une part, soutirer de l'argent à la victime, un chef de famille, et, d'autre part, acheter son silence. La victime dépose alors une plainte auprès de services de sécurité. Au mois de mai dernier, en pleine campagne électorale, soit à quelques jours seulement de l'élection législative, les services de sécurité tendent une souricière à la personne chargée de récupérer la rançon. C'était dans la wilaya de Boumerdès, où l'entrepreneur ou la victime, exerçait, poursuit l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation. Ce dernier (l'entrepreneur, ndlr) s'était mis d'accord avec ses vis-à-vis (l'accusée et son complice) pour que la rançon exigée, 1,2 milliard de centimes, soit versée en tranches en contrepartie de la remise de la bande originale de la vidéo. A l'interpellation d'un des deux mis en cause dans cette affaire, c'est-à-dire le complice, les enquêteurs ont mis la main sur cette fameuse vidéo ainsi que sur une vidéo similaire dans laquelle l'ex-candidate, Lamia A., s'exhibait en portant atteinte au Prophète. Dans sa plaidoirie, le parquet a requis, la semaine dernière, la peine de dix années de réclusion criminelle à l'encontre des deux mis en cause, l'accusée et son complice pour les mêmes chefs d'accusation.