Désormais, la guerre est ouverte entre les deux opérateurs de la téléphonie mobile Orascom Telecom Algérie (OTA) et Wataniya Telecom Algérie (WTA). Il dénonce publiquement et pour la deuxième fois la position dominante de son concurrent et appelle l'Autorité de régulation, de la poste et des télécommunications (ARPT) à prendre les mesures nécessaires pour assurer un rééquilibre du marché. Wataniya Telecom Algérie a estimé jeudi dans un communiqué que la valeur globale du marché est fortement concentrée au profit de l'opérateur dominant OTA qui élargit sa part de marché uniquement grâce à «sa capacité de renforcer sa puissance à travers des pratiques abusives». «L'ARPT a constaté la situation de dominance en se fondant principalement sur le critère du chiffre d'affaires dans sa décision du 7 février 2007. Cette analyse n'a jamais été remise en cause», précise-t-on. Illustrant cette même idée, il a été indiqué qu'OTA détient le chiffre d'affaire le plus important sur le marché de la téléphonie mobile en Algérie atteignant en 2011 les 135 milliards de DA contre 59 milliards de DA à WTA et 53 milliards de DA à ATM tout en signalant «l'écart substantiel entre le faible niveau des investissements et la croissance massive du nombre d'abonnés de l'opérateur dominant qui démontre que l'évolution des parts de marché n'est plus liée aux investissements réalisés, ni à la performance commerciale». De l'autre paire de manche, il a été souligné le rôle important qu'a joué Wataniya sur le marché algérien de la téléphonie mobile conduisant à «une baisse substantielle des tarifs à augmenter le nombre et la qualité des offres et au lancement de nombreux services à valeur ajoutée dont les abonnés ont en bénéficiés». Aussi, son investissement massive depuis 2004 en mettant un paquet de 2 milliards de dollars dont 1 milliard en investissements directs étrangers et ce, sans rapatrier de dividendes jusqu'à la fin 2011 mais plutôt réinvestir tous ses profits et devenir, par ce fait, «le premier investisseur du secteur depuis 2009» avec un réseau composé de plus de 4 200 sites couvrant 92% de la population. Avec cette petite et riche comparaison, WTA dénonce l'Autorité de régulation qui a fermé les yeux sur ces réalités, introduisant des interrogations de taille sur la nature de ses relations avec OTA. Cet opérateur qui était et qui est toujours en tête des opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie, Wataniya pointe alors du doigt OTA qui la devance sur le marché national alors qu'elle est nominée quatre fois depuis 2007 en tant que meilleur opérateur d'Afrique et du Maghreb. Remettant en cause l'absence de l'ARPT dans de telles situations critiques, le Directeur général de Nedjma, M. Joseph Ged, a déclaré à travers ledit communiqué : «La concurrence est à présent limitée par des problèmes structurels sérieux et l'absence de mesures réglementaires appropriées». «Rééquilibrer, ce n'est pas prendre à l'un pour donner à l'autre. C'est mettre en place un environnement concurrentiel permettant à tous les opérateurs de créer de la valeur et protéger la liberté des consommateurs de choisir librement leur opérateur aujourd'hui comme demain tout en gardant le même numéro», a-t-il encore proclamé.