Les succès réalisés par la femme rurale durant la dernière décennie sont désormais une réalité qui doit non seulement être encouragée mais valorisée, car les ambitions de la femme rurale dépassent les activités traditionnelles et artisanes pour une carrière d'entrepreneur. Outre son rôle d'épouse et de mère, la femme rurale a investi avec brio le secteur économique, contribuant ainsi à réduire le phénomène du déplacement des populations rurales. Les femmes rurales participant à la foire agricole organisée dernièrement dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance ont fait part de leur désir profond d'améliorer la situation de leur famille et de participer efficacement à l'économie nationale. Leurs ambitions dépassent largement la promotion des produits locaux et l'artisanat pour aller vers l'entrepreneuriat et la création de coopératives mais les mécanismes de soutien, bien que divers, ne profitent pas souvent à celles qui en ont besoin dans la campagne. La cinquantaine, porteuse d'un projet de produits dérivés de la datte et diplômée de la chambre de l'artisanat et des métiers de la ville de Saïda, Mme Bendjedid Nouara a affirmé son désir de développer sa petite entreprise spécialisée dans la production du miel de datte dont les analyses ont confirmé la haute valeur nutritive et son efficacité contre l'asthénie. Ajoutant que sa préoccupation essentielle demeure l'élargissement de son activité pour diversifier les produits de miel de datte et les confitures (pastèque, figue sèche etc.), Mme Bendjedid affirme posséder une volonté de fer pour mener à bien son commerce et écouler sa production sur les marchés de gros et de détail dans le but d'atteindre le consommateur, en dépit du manque de soutien financier, bien que les autorités veillent à sa disponibilité et sa diversification. Les femmes rurales butent sur les problèmes de bureaucratie, de manque de soutien, de stockage des produits et du manque de main d'œuvre mais se disent animées d'une volonté farouche d'aller de l'avant. Pour sa part, la présidente de l'association Hawaâ Ouarsenis de Tissemsilt, licenciée en commerce et ingénieur en géologie et pétrole, Mme Bakri Lalia, 33 ans, a indiqué que «l'association veille à la valorisation de l'activité de la femme rurale et la préservation de l'artisanat», indiquant que l'association œuvre à collecter les produits des femmes au foyer pour les faire connaître lors des foires nationales et internationales, et les commercialiser afin d'augmenter le capital des participantes et le réinvestir pour la promotion de leurs activités.