Trois axes principaux ont été développés par le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière lors de sa visite dans la wilaya de Djelfa : la mise à niveau des outils de gestion et leur modernisation par l'introduction de la gestion informatisée, le renforcement du personnel paramédical et médical spécialisé, et l'impérative présence du personnel à son poste et lors des gardes. Cette visite n'était pas programmée. Elle devait avoir lieu le lundi mais elle a eu lieu le mardi dernier. Le ministre a affirmé que c'est le Premier ministre, comme il l'avait promis, qui l'a envoyé à Djelfa avec des solutions, une façon de dire que les promesses de prise en charge des problèmes sont tenues. Lors de la visite du centre d'hémodialyse de la ville d'Aïn Oussara, premier point à être visité par la délégation ministérielle, M. Boudiaf a relevé qu'en dehors du personnel médical, il y a une carence de couverture par le personnel paramédical. Cette carence est due au déficit constaté sur le terrain (c'est la résultante des décisions de fermeture ou de transformation des écoles paramédicales en instituts supérieurs par Djamel Ould Abbes, ndlr). Les grèves qui suivirent pour sauver les EFPM n'obtinrent pas gain de cause et une guerre d'usure s'est installée. Il annoncera aux médias couvrant l'évènement qu'en plus de la réactivation des écoles paramédicales actuelles, 16 établissements de formation paramédicale relevant du secteur privé sont recensés à travers le territoire. Ils dispensent des formations d'auxiliaires paramédicaux, d'aide-soignants et de nutritionnistes. Il dira à ce sujet qu'actuellement, 6 500 agents techniques soignants (ATS) sont en formation et 6 500 autres seront pris en charge en 2014, soit 13 000 ATS qui renforceront les effectifs actuels. La politique de formation de cette catégorie de personnel sera soutenue et permettra de résorber tout le déficit en 2016. Abdelmalek Boudiaf conclura sa première intervention en annonçant que «nous accordons un intérêt accru au corps paramédical à l'effet de pallier aux manques à gagner actuels». En plus, 9 000 cadres paramédicaux qui sont en fin de cycle de formation viendront renforcer les rangs. Il attire l'attention sur les départs en retraite qui en fait sont un manque à gagner. «Près de 1 500 cadres paramédicaux ayant atteint l'âge de la retraite au niveau national ont été autorisés à poursuivre le travail, sauf ceux qui désirent prendre leur retraite pour des raisons personnelles.» L'APS a rendu publique une déclaration faite par le directeur de la formation au ministère de la Santé, Moussa Arrada : «Le secteur de la formation paramédicale a été doté de 3 110 nouvelles places pour l'année pédagogique 2013-2014.» Il a expliqué que «ces places pédagogiques sont réparties sur plusieurs disciplines de la santé publique, précisant que 1 782 places sont affectées aux infirmiers, 480 aux laborantins, 405 aux manipulateurs en imagerie, 270 pour les sages-femmes, 125 pour les kinésithérapeutes, 18 pour les appareilleurs orthopédistes et 30 pour les ergothérapeutes». Ajoutant pour plus de précision : «Le secteur compte actuellement trois instituts nationaux de formation supérieure des sages-femmes à Tlemcen, Tizi Ouzou et Annaba, ainsi que 31 autres instituts supérieurs répartis à travers le territoire et une école de formation paramédicale.» La nouvelle formation de trois ans pour les personnels du paramédical et cinq ans pour les sages-femmes s'inscrit dans le cadre du nouveau plan mis en place par le ministère pour adapter la qualité des prestations aux exigences actuelles. Lors de la visite de la nouvelle unité médico-chirurgicale de Hassi Bahbah, au sein des blocs opératoires, le ministre fut agréablement surpris de trouver deux machines (respirateur et d'anesthésie) de dernière génération. Le directeur de la santé et de la population en était tout fier. Il annoncera par contre que la durée de vie de la vielle bâtisse, tout comme celle de l'hôpital de Kouba qui ont été construites durant les années quatre-vingt juste après le séisme qui a touché El-Asnam, actuellement Chlef, est largement dépassée. Le ministre annonce alors que de nouveaux hôpitaux seront construits et les anciens réhabilités. Il ordonne à la directrice chargée de la gestion et du suivi des réalisations de prendre acte. Dans tous les établissements visités, le ministre a tenu à vérifier personnellement la fonctionnalité du matériel informatique et des informations contenues dans les réseaux de l'intranet. Il n'hésite pas à tapoter sur les claviers pour tirer des informations. Il donnera ordre de procéder au recyclage du personnel qui doit être mis à niveau et dans le cas contraire, recruter, sous toute forme de relation de travail, des informaticiens. Concernant la demande des citoyens de l'installation d'un CHU à Djelfa, le ministre expliquera que c'est dans l'impossibilité actuellement, arguant qu'il faudrait réunir les conditions nécessaires et requises à même d'assurer la réussite de l'opération. Par contre, il annonce à la grande joie de ses auditeurs que son département est en train de réfléchir sur un chantier pour la mise en place d'un cadre juridique aux opérations de jumelage entre les établissements hospitalo-universitaires (CHU) et les hôpitaux des wilayas dans le Sud et les Hauts-Plateaux. Quant aux médecins spécialistes, le ministre, après avoir pris connaissance que des spécialistes ayant été affectés à Djelfa, se sont rétractés ,il a rassuré la société civile présente avec la délégation qu'il usera de son poids pour que les spécialistes rejoignent leurs postes. Dans la daïra d'El-Idrissia, le ministre s'est rendu à l'hôpital de 120 lits, dont les travaux ont été achevés. Il a insisté sur la nécessité de mettre en service cet établissement de santé «au plus tard dans une semaine». Ce que l'on doit retenir des visites des nouveaux ministres dans les wilayas, c'est que les walis et leurs directeurs ne peuvent plus les arnaquer. Ne faudrait-il pas que pour être ministre il faut avoir été wali ?