Le Festival International du Film Oriental de Genève (FIFOG) se déroulera du 4 au 13 avril 2014 à Genève, Versoix, Lausanne et France Voisine. Pour cette neuvième édition, une centaine de films, tous genres confondus, seront présentés. L'ensemble de ces films est originaire des pays d'Orient et d'Occident. Ces derniers ont pour principal objectif de mette en valeur « un cinéma de qualité bousculant les normes et enclenchant des dynamiques de transformation des mentalités». La programmation continue donc à explorer les sociétés orientales dans leur diversité et à interroger les frontières entre l'Orient et l'Occident, et ce, à travers des fictions, des documentaires et des courts métrages inédits ou peu connus en Suisse. Le FIFOG cherche également à initier des débats sur des thèmes touchant aussi bien à l'Orient qu'à l'Occident, à offrir une plate-forme d'expression pour les jeunes réalisateurs suisses et orientaux, et à favoriser le dialogue et la compréhension interculturel- le », c'est du moins ce qui est souligné dans un communiqué émanant des organisateurs. La sélection 2014 mettra en exergue «Le Corps au cinéma : objet fantasmatique et/ou espace d'expressions idéologiques », comme thématique phare. Une série de films interrogera la relation des artistes au corps humain, et au corps social. Ces derniers seront classés dans les sections du FIFOG : «L'Orient dans tous ses états», «Regards de femmes», «Regards croisés: Suisse Orient», «Migration et intégration», «Voix d'Amérique», sans oublier le «FI-FON-FAN, le festival des enfants». Il est à noter également que cinq compétitions seront tenues. Un FIFOG d'or et un FIFOG d'argent seront remis dans chaque compétition. Cette année le président d'honneur n'est autre que l'écrivain Tahar Benjelloun. Il s'est dit fier de parrainer cette neuvième édition qui est un pont cinématographique entre l'Orient et l'Occident. « De tout temps, dit-il, la représentation du corps de la femme a été un enjeu essentiel dans le film occidental. Même l'Amérique puritaine et hypocrite a dû céder parfois aux excès de certains réalisateurs, notamment Elia Kazan (Baby Doll) ou Stanley Kubrick (Lolita). La censure en France a été très active jusqu'à l'arrivée de la Nouvelle Vague. Aujourd'hui, on assiste à l'invasion du corps nu de manière directe comme dans «Nymphomaniac» de Lars Van Trier ou «La vie d'Adèle» d'Abdellatif Kechiche. Pendant ce temps là, un cinéaste marocain, Abdelhak Laraki, accepte de filmer deux versions du même film pour que l'œuvre passe sur les écrans des pays du Golfe et autres pays musulmans où sévit la censure. Le corps social évolue même si les mentalités ont du mal à accompagner cette évolution». Et d'ajouter : «Le cinéma que je préfère est celui qui fait travailler mon imagination et ne montre pas avec réalisme brûlant et brutal l'acte sexuel. Je suis de l'avis d'Orson Welles qui disait avoir toujours refusé de filmer un tel acte. Il a raison. Et le FIFOG a raison d'explorer cette thématique dans les cinémas». En marge des projections qui seront données au quotidien, le programme prévoit une conférence-débat qui sera animée par l'écrivain Tahar Benjelloun portant sur «Le Corps en Orient et en Occident» et ce, le 11 avril, à l'université de Genève. Autre rendez-vous attendu, celui du 1er avril prochain où le FIFOG, en partenariat avec le 99 – Espace de Quartier et ses associations résidentes propose une soirée entre saveurs culinaires et découvertes artistiques. Au programme, performance théâtrale, pique-nique géant et buvette. Suivi d'une projection de courts métrages de la série des Orient-Express du FIFOG.