Arrêtés dans le cadre du démantèlement du camp de Gdeim Izik, en novembre 2010, 22 militants sahraouis ont été condamnés par le tribunal militaire du Maroc, le 16 février 2013 sur la base d'aveux signés sous la torture. Malgré l'iniquité de leur procès largement dénoncée par des ONG internationales de défense des droits de l'homme, ils sont toujours emprisonnés. Après 27 mois de détention préventive, ces 22 militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement pour association de malfaiteurs, outrage et violences à l'encontre de fonctionnaires publics et homicides volontaires. Ils sont notamment accusés d'être responsables de la mort de neuf agents de sécurité marocains au cours du démantèlement du camp. Huit des accusés ont été condamnés à la perpétuité, quatre à 30 ans d'emprisonnement, sept autres à 25 ans et trois à 20 ans. Ce verdict a été prononcé à l'issue de neuf jours de procès inéquitable marqué notamment par la prise en compte d'aveux arrachés sous la torture. Plusieurs observateurs internationaux présents aux audiences ont dénoncé de nombreuses irrégularités parmi lesquelles, tout d'abord, le fait que les accusés ont été poursuivis devant le tribunal militaire malgré leur qualité de civil. De plus, il n'y a eu aucune autopsie des neuf victimes des forces de sécurité et leur nom n'a même pas été mentionné. Les juges se sont refusés à tenir compte des allégations de torture formulées par les accusés et de satisfaire à leur demande d'expertise médicale, en violation du droit marocain et du droit international. Pourtant, d'après les informations recueillies par l'Acat-France auprès de leurs avocats, au moins 13 des 24 accusés ont été torturés, après leur arrestation, à la brigade de la gendarmerie d'El-Ayoun, au Sahara Occidental, avant leur transfert à la prison de Salé. Aucune preuve n'a été présentée prouvant l'implication des accusés dans le meurtre des agents de sécurité. En revanche, il est clairement ressorti des débats que les poursuites à l'encontre des 24 accusés étaient motivées par leur engagement en faveur de l'indépendance du Sahara Occidental, ce qui fait d'eux des prisonniers d'opinion.