Le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels a consacré, à Tizi Ouzou, 35% des spécialités offertes à la formation des jeunes dans les métiers du bâtiment, la branche du BTPH, contre seulement 10% en 2002, selon la direction locale de la formation et de l'enseignement professionnels (DFEP). Pour les besoins du marché local de l'emploi, le secteur a formé ces dix dernières années quelque 24 000 jeunes, tous niveaux de qualification confondus, selon un point de situation présenté, hier lundi, en marge du salon régional des métiers du bâtiment, organisé par la Chambre locale de l'artisanat et des métiers (CAM) à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Sur ce nombre de diplômés, 5 000 stagiaires ont bénéficié d'une formation qualifiante, 16 150 diplômés de niveaux 2 et 3, et 2 850 de niveaux 4 et 5, tous formés dans les métiers de maçonnerie, carrelage faïence, chauffage central, ferronnerie d'art, peinture lettres et décoration, sculpture sur bois, serrurerie ferronnerie, soudage, plâtrier, coffrage ferraillage, électricité bâtiment, installation sanitaire et gaz, peinture vitrier, menuiserie bâtiment, soudage industriel, topographie, dessinateur projecteur en béton armé, métreur-vérificateur et étude des prix, voirie et réseaux divers, conducteur de travaux bâtiment, et, traitement des eaux, selon le même document. La formation qualifiante, d'une durée de 1 à 6 mois, dont ont bénéficié 5 000 stagiaires a été assurée dans le cadre de conventions avec des entreprises publiques et privées dont l'Office public de gestion immobilière (OPGI), la direction du logement et des équipements publics (DLEP), la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) et l'entreprise Cosider, a-t-on rappelé de même source. En vue d'assurer une grande polyvalence aux formations, des passerelles dites horizontales ont été mises en place ayant pour objectif d'élargir les compétences de l'individu afin de lui permettre de mieux s'adapter aux évolutions techniques et technologiques, d'une part, et, d'autre part, celles dites verticales destinées à la promotion socioprofessionnelle des travailleurs en poste. S'agissant des perspectives de formation, les responsables du secteur à l'échelle locale ont mis en avant la nécessité «d'identifier et surtout d'adapter aux besoins réels des différents secteurs d'activité», les spécialités à programmer, à court et à moyen terme, dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action du secteur, afin, a-t-on fait observer, de les accompagner dans la réalisation de leurs programmes de développement. «Ces besoins doivent tenir compte du programme de développement économique, des projets d'investissement ainsi que des différentes conventions conclus avec les secteurs de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, de l'habitat, de l'agriculture et du tourisme», a-t-on indiqué encore. Mettant en avant les multiples opérations d'investissement dont a bénéficié la wilaya, dont les 137 321 logements (tous segments confondus), le stade de 50 000 places, la pénétrante autoroutière Est-Ouest, le dédoublement de la RN12 entre Azzazga et Tizi Ouzou, les plus de 3 845 km de réseaux de distribution pour 97.532 branchements en gaz naturel, la construction de 19 groupes scolaires, 119 salles de classe, 28 cantines scolaires, 15 collèges, 21 lycées, deux barrages l'un à Souk Telatha et le second à Sidi Khelifa et bien d'autres projets relevant de différents secteurs. Enfin, bien que des mesures incitatives aient été accordées aux jeunes pour les motiver à opter pour les métiers de bâtiment et bénéficier ainsi d'une formation de qualité, les responsables du secteur à l'échelle locale ont déploré un manque d'engouement chez les recalés du système éducatif. En raison, a-t-on relevé, de la dévalorisation sociale des métiers manuels en particulier ceux du bâtiment et du déficit en informations sur les possibilités qu'offre ce secteur pour une insertion efficace et rapide dans le monde du travail, entre autres. Parmi les mesures incitatives prises pour encourager les jeunes à opter pour une formation dans les métiers du bâtiment, le document fait cas des conventions cadre et locales signées entre la formation professionnelle et les entreprises de bâtiments implantées à Tizi Ouzou, pour soit le placement des apprentis dans le cadre de la loi de l'apprentissage, soit dans le cadre des stages au profit des stagiaires de la formation résidentielle, la révision de la bourse d'apprentissage portée à 3 000 DA et l'allongement de l'âge maximal d'accès à cette voie de formation qui passe de 25 à 35 ans. «Notre secteur demeure toujours à l'écoute du secteur économique pour une formation adaptée à sa ressource humaine et en adéquation avec les besoins immédiats et futurs des entreprises», a-t-on conclu.