Il est plus facile de faire la guerre que faire la paix, déclarait Georges Clemenceau dans un discours prononcé à Verdun, le 14 juillet 1919, après avoir conduit la France à la victoire contre l'Allemagne. Dans ce sens, la pratique africaine de la médiation, «riche» et «diversifiée», met à contribution des atouts et des facteurs enracinés dans des siècles de coutumes et de traditions, a souligné, lundi dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, au Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Cela dit, nul ne peut nier le rôle diplomatique de l'Algérie en matière de médiation pour résoudre les différents conflits sur la scène africaine. D'évidence, l'exercice de la médiation demeure une œuvre exigeante au sens large, et l'Algérie a toujours affiché sa volonté de coopérer pleinement dans la résolution pacifique des conflits et des crises en Afrique. Pour preuve, le dénouement de la crise malienne. Conduits sous la houlette de la diplomatie algérienne, qui s'est dépensée sans compter, les différents rounds de négociations entre les parties en conflit sont arrivés à un consensus qui mettra terme au conflit. Incarnant parfaitement la diplomatie algérienne, domaine réservé du président Abdelaziz Bouteflika, Ramtane Lamamra, diplomate hors pair, rompu aux dossiers difficiles, a fait ses preuves de médiateur de talent au poste stratégique de commissaire pour la paix et la sécurité au sein de l'Union africaine. Il a su amener toutes les parties, au départ, sceptiques et réticentes, d'abord à s'asseoir autour d'une même table à Alger, puis à signer l'accord de paix à Bamako. Aussi, de l'Union africaine à l'Union européenne, en passant par la Ligue arabe, l'ONU, la France ou le Royaume-Uni, on assiste depuis la signature de l'accord de Bamako à un chœur de congratulations. Dans le cas de la Libye, en 2011, la diplomatie algérienne s'était distinguée par son refus de l'agression et avait mis en garde contre ses effets désastreux pour la Libye, le Maghreb, le Sahel, mais aussi l'Europe. Ainsi, l'Algérie, par son expertise diplomatique et son expérience en matière de réconciliation nationale, demeure-t-elle cet acteur incontournable sur les scènes africaine et arabe.