Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de larédaction, le président du Panel du mécanisme africain d'évaluation par les pairs de l'Union africaine, Mustapha Mékidèche, a évoqué la possibilité pour l'Algérie de contracter un prêt à des conditions avantageuses avec la Chine. Il a fait savoir que, durant les travaux, en Afrique du Sud, du Forum consacré à la coopération entre la Chine et l'Afrique, Pékin a annoncé le déblocage, à des conditions particulièrement avantageuses, d'un prêt de 60 milliards de dollars à titre de contribution au développement du continent et il signale que l'Algérie est, elle aussi,éligible à cette aide financière. Mustapha Mekidèche estime que c'est une voie à prospecter dans un contexte de baisse des prix du pétrole qui entraîne une chute des revenus du pays,avec le risque d'être contraint de geler des projets structurants. Le pays pourrait, dit-il, profiter de ces financements inespérés pour poursuivre le montage de ces projets. Il cite parmi les nombreux secteurs d'activité auxquels il fait allusion, en particulier ceux du phosphate et de la pétrochimie. Avec la Chine, il y a un avantage historique non négligeable, laisse entendre Mustapha Mékidèche qui insiste sur les fortes relations géopolitiques et géostratégique que ce pays entretient avec l'Algérie, sans y avoir cependant, précise-t-il, une présence« significative» en matière d'investissement. Ainsi, par le biais de prêts accordés à desconditions «attractives», la Chine pourrait, assure-t-il, aider notre pays à promouvoir nombre de secteurs d'activités. Il rappelle, pour la petite histoire, que lors de la crise financière qui a affecté l'Algérie, durant les années 80, c'est la Chine qui, par le biais de son organisme financier Eximbank, était venue à son aide. La coopération avec la Chine se traduit, fait-il observer, par sa forte présence en Algérie dans le domaine de la construction et une force detravail constituée de 40 000 ressortissants. Pour Mustapha Mékidèche, l'endettement auprès du partenaire chinois permettrait d'«effacer ses risques de change» et contribuerait,souligne-t-il, à lui permettre d'atténuer les effets d'une crise dans laquelle «nous sommes installés, au moins jusqu'en 2020». Pour rappel, le président chinois Xi Jinping a annoncé à Johannesburg, que la Chine lancera 10 grands projets afin de promouvoir la coopération avec l'Afrique dans les trois prochaines années. Il a expliqué que ces projets ont pour objectif de réaliser la mise à niveau des relationssino-africaines. D'après l'agence Xinhua, les projets concernent l'industrialisation, la modernisation de l'agriculture, les infrastructures, les services financiers, le développement vert, le commerce et la facilitation des investissements, la réduction de la pauvreté et le bien-être, la santé publique, les échanges entre les peuples et la paix et la sécurité. Ces programmes, a souligné le président chinois, selon la même source, visent à aider les pays africains à faire face à trois goulots d'étranglement de développement, à savoir l'insuffisance des infrastructures, la pénurie de talents et le manque de fonds, à accélérer l'industrialisation et la modernisation de l'agriculture, et à réaliser un développement indépendant et durable. Pour assurer la bonne mise en œuvre de ces initiatives, le président Xi a annoncé que la Chine va fournir un soutien financier de 60 milliards de dollars d'aide financière, incluant 5 milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards de prêts à taux préférentiels. Par ailleurs, le gouvernement chinois a publié vendredi un document «La politique de la Chine à l'égard de l'Afrique», à l'occasion du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) réuni à Johannesburg, enAfrique du Sud. La Chine estime qu'à l'heure actuelle, les relations sino-africaines sont sur un nouveau point de départ historique.