Les autorités égyptiennes ont imputé dimanche 6 mars aux Frères musulmans et au Hamas palestinien l'assassinat l'an dernier du procureur Hicham Barakat. Elles ont également annoncé que quarante-huit personnes avaient été arrêtées dans le cadre de cette affaire, parmi lesquelles quatorze étaient passées aux aveux. Le magistrat, âgé de 64 ans, a été victime d'un attentat à la voiture piégée en juin 2015 au Caire. Il est le plus haut dépositaire de l'autorité publique à avoir été tué depuis le renversement du président islamiste, Mohamed Morsi, à l'été 2013. L'assassinat n'a pas été revendiqué. Au cours d'une conférence de presse, le ministre de l'intérieur égyptien, Magdy Abdel Ghaffar, a déclaré que le meurtre avait été commandité par des membres de la confrérie islamiste exilés en Turquie, dont Yehia Moussa, porte-parole du ministère de la santé sous la présidence de M. Morsi, et commis en coordination avec le Hamas. «Très gros complot» Le mouvement de la résistance islamique qui contrôle la bande de Gaza a entraîné les auteurs de l'attentat et fourni des explosifs, a-t-il fait valoir. «C'est un très gros complot qui a débuté il y a longtemps et s'est poursuivi», a dit le ministre. Les Frères musulmans ont rejeté en bloc ses accusations : «Vous êtes le véritable complot contre l'Egypte. Vous êtes les meurtriers. Cherchez parmi vous les assassins du procureur», a réagi le porte-parole de la confrérie, Mohamed Montaser, dans un communiqué. Ces accusations ont été également démenties par Sami Abou Zouhri, son homologue du Hamas, qui a dénoncé des charges erronées et infondées.