L'avant-projet du code du travail qui est en cours d'enrichissement par les partenaires sociaux répond aux exigences du nouvel ordre économique mondial, luttant contre toutes formes d'esclavage et de discrimination dans le milieu du travail ainsi que contre le travail des enfants. Dans une interview accordée à l'APS, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, Mohamed El-Ghazi, a indiqué que «des innovations primordiales seront introduites dans le projet à l'instar des mesures contre le harcèlement sexuel, le renforcement de la protection des enfants et des handicapés, la lutte contre le travail illégal, l'institutionnalisation du dialogue social sous la forme bipartite et tripartite, et l'interdiction de fumer sur les lieux de travail». En ce qui concerne la tripartite, le premier responsable du secteur de l'emploi a indiqué qu'«il importe de souligner que le dialogue et la concertation sociale demeurent l'espace privilégié pour le gouvernement d'examiner les questions d'ordre économique et social avec les partenaires économiques et sociaux les plus représentatifs à l'échelle nationale», précisant qu'un comité tripartite a été installé par le ministère en date du 5 août 2014 en vue d'étudier les propositions de chaque partie afin de parvenir à un projet consensuel qui sera soumis au gouvernement. Mohamed El-Ghazi a noté, par ailleurs, que le projet de code du travail qui a été transmis aux partenaires économiques et sociaux, aux associations à caractère professionnel, les ministères de l'Education nationale et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et enfin à la direction générale de la Fonction publique et de la réforme administrative le 17 juillet 2014 à l'effet de recueillir leurs avis et observations, prévoit aussi la révision du service minimum et l'encadrement de la médiation, le renforcement des mécanismes de traitement des données sur la situation de l'emploi, et la définition des nations d'unions, fédérations et confédérations. A une question sur la conjoncture économique actuelle et son impact sur les travailleurs et certains acquis, le ministre a rassuré que malgré la conjoncture économique internationale difficile engendrée par la baisse drastique du prix du baril de pétrole, «l'Etat algérien tient à rassurer nos valeureux travailleurs que cette situation ne doit, en aucun cas, susciter des inquiétudes auprès de cette frange pour laquelle l'Etat poursuit la mise en œuvre des programmes de développement économique et social et veille à la préservation des acquis des travailleurs en leur assurant un standard de vie dans la dignité et le bien-être». Tout en ajoutant que «l'Etat à travers la redéfinition du contenu du salaire national minimum garanti, lance un message fort en direction des travailleurs, notamment les basses catégories socioprofessionnelles, dans le but de consolider leur pouvoir d'achat en leur assurant un minimum vital». «De plus, le soutien de l'Etat aux prix des produits de première nécessité rentre également dans le cadre de la politique visant la cohésion sociale des différentes franges de la société», a-t-il fait savoir. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du travai, le ministre a annoncé que dans le cadre de la promotion de la santé et la sécurité des travailleurs, «notre département ministériel procèdera, dans les prochains jours, à l'installation du Conseil national d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail et de la commission des maladies professionnelles». A ce propos, il a expliqué que «ces organes ont un rôle prépondérant dans la définition des éléments de la politique nationale en matière de prévention des risques professionnels». «En matière de protection sociale, les pouvoirs publics ont mis en place une politique de développement social généreuse, ce qui a permis l'édification d'un système de sécurité sociale large et performant (la totalité des risques cités par l'OIT sont couverts en Algérie). Ce contexte global a favorisé la prise en charge d'une partie importante des besoins sociaux et a entraîné progressivement une amélioration sensible de la couverture sociale des citoyens», a-t-il signalé. «Le système national de sécurité sociale, basé sur le principe de solidarité intra et inter-générationnelle, constitue le maillon le plus important de la protection sociale, et assure une couverture sociale de plus de 12 millions d'assurés sociaux», a-t-il précisé.