Abou Zeinab est d'excellente humeur. Il traîne au pied d'une petite maison où la milice Saraya Al-Djihad a pris ses quartiers, à Saqlawiya, à environ quatre kilomètres au nord-ouest de Fallouja. Il sautille dans le sable. Il plaisante. Abou Zeinab est un conseiller iranien auprès de cette milice chiite : un groupe armé irakien patronné par Téhéran parmi tant d'autres, qui se sont lancés lundi 23 mai dans la bataille de Fallouja, et qui en assument une large part aux côtés de l'armée, de la police fédérale, de l'unité antiterroriste, de forces tribales sunnites et de la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique (EI), dirigée par les Etats-Unis. Le conseiller ne dira pas son vrai nom. Il sourit et nie courtoisement lorsqu'on lui demande s'il appartient au corps des Gardiens de la révolution, la principale force armée iranienne, qui planifie et coordonne discrètement l'action de ses milices dans cette bataille. Abou Zeinab dit volontiers qu'il est de Téhéran, qu'il va et vient en Irak depuis deux ans, depuis que l'EI a levé son drapeau sur Fallouja, dans la province sunnite de l'Anbar, en janvier 2014, puis sur la grande ville de Mossoul, au nord du pays, en juin, menaçant de déferler sur Baghdad. Sécuriser les villages libérés Le conseiller iranien est venu porter assistance «à nos frères irakiens, à nos frères chiites, qui ont besoin d'aide». La République islamique, dit-il, n'a pas d'autre choix. «Sinon, c'est en Iran que nous devrons nous battre contre Daech [acronyme arabe de l'EI].