Le huis clos revient dans les stades algériens comme unique alternative aux yeux des responsables pour faire face au phénomène de la violence, alors que la Ligue 1 Mobilis n'est qu'à sa première journée de compétition disputée le week-end dernier. Jamais de mémoire des puristes, une première journée de championnat n'a été marquée par un tel nombre d'incidents entre supporters survenus dans pas moins de quatre stades du pays. En réaction, la Ligue de football professionnel (LFP), par le biais de sa commission de discipline, a infligé aux deux clubs algérois le MCA et l'USMA, un match à huis clos chacun. Le MCA était déjà sanctionné depuis la saison dernière par deux matchs à huis clos, ce qui lui fait un total de trois rencontres à disputer sans public. Même la catégorie des réserves n'y a pas échappé. Ainsi, la commission de discipline de la LFP a infligé un match à huis clos aux équipes réserves du CR Belouizdad et du MC Oran, dont la rencontre a été interrompue pendant plusieurs minutes. Tout indique donc que l'on se dirige droit vers un autre record en termes de matchs se jouant devant des gradins vides. Si une relative accalmie a été enregistrée la saison dernière concernant les rencontres jouées sans public, la saison 2014-2015 a battu tous les records puisque pas moins de 34 matchs de Ligue 1 se sont déroulés à huis clos. Interrogés à plusieurs reprises sur la manière de contourner le huis clos, le président de la LFP Mahfoud Kerbadj ainsi que celui de la commission de discipline Hamid Haddadj ont été unanimes à dire «qu'aucun règlement n'existe pour remplacer la sanction du huis clos, qui reste la seule sentence pour punir les fautifs», quitte à priver le public de «big matchs» comme celui du derby algérois MCA-USMA prévu en octobre prochain sans public. Certains responsables de club ont proposé des alternatives, comme celle du président du Paradou AC (Ligue 2) Kheireddine Zetchi qui réclame «le remplacement du huis clos par une grosse amende financière ou une défalcation de points», estimant que cette alternative était l'«unique» solution pour «contourner les règlements». De leur côté, les présidents des clubs de l'élite ont décidé de tenir une réunion d'urgence mercredi pour aborder plusieurs sujets, dont celui relatif au retrait progressif des policiers dans les stades, décidé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Cette décision, contestée par plusieurs, a fait accroître le sentiment d'insécurité dans les stades, en témoignent les incidents du week-end dernier, au grand dam des initiateurs de cette nouvelle mesure qui vise pourtant une meilleure organisation des matchs de football.