Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit «profondément préoccupé» par la situation tendue dans la zone tampon d'Alguergarat au sud-ouest du Sahara occidental, appelant au retrait de tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade. Dans une lettre adressée récemment au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le Front Polisario a informé l'ONU qu'«en date du 11 août 2016, les forces d'occupation marocaines ont procédé au Sahara occidental et à plusieurs reprises, à traverser le mur militaire marocain vers la zone Alguergarat, située dans le secteur de la 1re région militaire sahraouie». «Le secrétaire général appelle (...) à suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade et permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental de tenir des discussions avec les deux parties sur la situation», a dit son porte-parole dimanche soir dans une déclaration à la presse. M. Ban a également souligné l'«importance pour les deux parties de respecter leurs obligations conformément à l'Accord militaire numéro 1, ainsi que la nécessité de respecter l'esprit et la lettre de l'accord de cessez-le-feu», signés en septembre 1991 par le Front Polisario et le Maroc sous les auspices de l'ONU, en attente du parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental par le biais d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Dans sa lettre, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a souligné que «les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie militaire, appuyées par une reconnaissance aérienne». Le 29 avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait prorogé d'un an, jusqu'au 30 avril 2017, le mandat de la Minurso et avait jugé urgent que la Mission puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions. Le Conseil avait alors réaffirmé sa volonté d'aider les parties à parvenir à une solution politique «juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Réuni samedi en session extraordinaire sous la présidence du président sahraoui, SG du Front Polisario, Brahim Ghali, consacrée à l'étude de la situation grave causée par la violation marocaine de l'accord du cessez-le-feu dans la zone tampon d'Alguergarat, le secrétariat national (SN) du Front Polisario a averti «des répercussions de cette approche agressive de l'Etat marocain et ses conséquences dévastatrices pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région». «Les actions entreprises par l'Etat marocain reflètent l'intention délibérée et dangereuse pour imposer le fait accompli colonial, l'expansion de l'occupation et la provocation de la région et à créer plus de tension, qui s'inscrit dans le cadre de la rébellion de Rabat contre la légitimité internationale, l'ONU, son secrétaire général et son envoyé personnel et son représentant spécial et la Minurso, jusqu'aux compétences du Conseil de sécurité», a estimé le SN. Le bureau du SN a affirmé que «ce comportement dangereux marocain représente un défi flagrant à la légitimité internationale par une force d'occupation brutale qui ne tient pas compte de ses répercussions sur la paix et la stabilité dans la région». Exprimant sa profonde préoccupation à cette «évolution dangereuse», le bureau du SN a appelé l'ONU et la Minurso, à assumer leurs responsabilités, afin de prendre les mesures appropriées pour assurer la stricte application du cessez-feu en vigueur et le retrait immédiat de la présence marocaine dans cette zone, relevant de la responsabilité de l'ONU en attente de sa décolonisation. Par ailleurs, le SN a réaffirmé que le peuple sahraoui et son seul représentant légitime, le Front Polisario, ne peuvent d'«aucune manière» accepter de «telles pratiques agressives», appelant le peuple sahraoui à plus de vigilance pour faire échouer les complots de l'ennemi marocain.