L'Algérie sera présente, mardi à New York, à la 71e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, où le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, prendra part, aux travaux de la réunion ministérielle plénière du Forum global de lutte contre le terrorisme, dont l'Algérie est membre fondateur. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères a indiqué que «Abdelkader Messahel présentera lors de cette rencontre les conclusions des deux ateliers organisés par l'Algérie». Rappelant que le premier atelier international, qui s'était tenu à Alger les 27 et 28 avril 2016, avait planché sur le rôle de l'Internet et des réseaux sociaux dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et le cyber-terrorisme, alors que le deuxième, organisé les 7 et 8 septembre 2016, avait traité du «rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme». Selon le même communiqué «le ministre prendra part à New York à la conférence ministérielle sur la Libye, dont les travaux font suite aux deux réunions internationales sur la Libye, tenues respectivement le 13 décembre 2015 à Rome (Italie) et le 16 mai 2016 à Vienne (Autriche), à la lumière des derniers développements intervenus sur la scène libyenne». Il participera également aux réunions ministérielles de la Ligue des Etats arabes et de l'Union africaine au cours desquelles les questions politiques, économiques, institutionnelles et sécuritaires seront abordées. Abdelkader Messahel aura, à cette occasion, des entretiens avec différents responsables au titre des questions inscrites à l'ordre du jour de la session. Il est à noter que la 71e Assemblée générale de l'ONU s'ouvrira mardi après-midi à New York sur fond d'une crise géopolitique majeure, accentuée par la guerre et les crises migratoires au Moyen-Orient. Pour la première fois l'Assemblée générale a appelé de ses vœux à la tenue d'une réunion de haut niveau sur les déplacements massifs des réfugiés et des migrants. L'ONU a précisé que «la réunion prévue mardi prochain devrait réunir des chefs d'Etats et de gouvernements pour discuter de la gestion des mouvements des réfugiés et aussi d'un plan plus responsable en réponse à cette crise». Ces discussions interviendront juste après l'annonce d'un accord russo-américain sur une trêve en Syrie, où la guerre a fait plus de 250 000 morts et cinq millions de réfugiés, soit «la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération», selon les termes du haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. L'ONU qui avait salué l'accord a dit s'attendre à ce que toutes les parties facilitent les efforts des Nations unies pour livrer l'aide humanitaire aux populations, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées. A quelques jours de la tenue de la réunion, l'ONU s'active pour faire adopter le projet de «déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants», qui sera prononcé au cours de sa séance plénière de haut niveau qui se tiendra le 19 septembre. Le projet de déclaration de la réunion ne fait pas l'unanimité Cependant, le document final de la déclaration, transmis la semaine dernière à la 71e Assemblée générale de l'ONU, ne fait pas l'unanimité parmi les parties concernées par ce dossier. L'Union européenne, souvent critiquée sur la question de la détention des enfants réfugiés et sur son manque d'implication dans la crise, a émis des réserves le document de l'ONU en mettant l'accent sur le partage des responsabilités. L'UE qui a reconnu la nécessité de parvenir à un accord consensuel sur le dossier des réfugiés, s'est défendue en précisant que «la détention des enfants ne pouvait être qu'un dernier recours dans des circonstances exceptionnelles» et que ses accords juridiques en place offraient une plus grande protection des droits de l'Homme des migrants et de leurs familles. La Russie a de son côté refusé toute interprétation du document final de la déclaration qui peut aller à l'encontre des principes fondamentaux de neutralité et du respect de l'intégrité territoriale des Etats. «La situation actuelle est le résultat de l'ingérence irresponsable dans les affaires intérieures du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord», a souligné la Russie vendredi dernier lors des discussions tenues sur ce document. Par ailleurs, l'ONU a affirmé de son côté qu'en dehors de toutes considérations, l'économie mondiale estimée à près de 77 000 milliards de dollars a été incapable de mobiliser 10 milliards de dollars de besoins humanitaires. «C'est frustrant», a déclaré hier, Mogens Lykketoft, président de la 70e Assemblée générale de l'ONU à propos de l'échec de la communauté internationale à engager les financements nécessaires pour résoudre cette crise et mettre un terme aux attaques contre les civils qui sont à l'origine des déplacements des réfugiés.