La nouvelle loi sanitaire sera présentée aujourd'hui devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). L'intégration du secteur privé dans le système de santé nationale est parmi les nouveautés de ce projet. Le projet de loi s'articule dans ses grandes lignes sur la consolidation de l'accès aux soins et la modernisation du secteur. Il propose, entre autres, la mise en place de passerelles et de mécanismes permettant au citoyen d'accéder au secteur privé dans les mêmes conditions que son accès au secteur public. Le projet de loi contient plusieurs axes dont l'aspect préventif. Le texte interdit de fumer dans les lieux publics et la vente de cette substance aux mineurs. Il impose des amendes aux contrevenants et prévoit également la suppression de l'activité complémentaire avec obligation de choisir entre le travail dans les secteurs privé ou public. Ledit texte porte en outre sur la création d'un conseil national de la santé chargé de la présentation des recommandations, l'élaboration de rapports annuels sur l'état de santé des citoyens et la mise en place de la circonscription sanitaire. Le nouveau projet de loi consacre la gratuité des soins et l'accès aux soins à tous les citoyens. L'Etat est tenu en vertu du nouveau texte de fournir les moyens nécessaires au dépistage, au soin et à l'hospitalisation dans les différentes structures sanitaires publiques outre la création d'une commission nationale de greffe d'organes. Selon Omar Berdjouane, inspecteur général au ministère de la Santé, «la nouvelle loi a consacré le principe de la complémentarité entre les secteurs public et privé. Ce dernier ne sera jamais comme un électron libre, puisqu'il sera intégré d'une manière officielle et effective dans notre système national de la santé». Ainsi, afin d'installer une complémentarité entre les deux secteurs, public et privé, le nouveau projet de loi sur la santé, a insisté sur l'implication du secteur privé dans la gratuité des soins en vue d'assurer une couverture sanitaire dans les régions où le secteur public est absent. «Le privé sera impliqué dans le système de santé nationale. Il sera intégré dans des réseaux de soins où nous avons prévu une organisation régionale sanitaire. Nous avons même prévu que ce privé participe à des missions du service public. C'est-à-dire, il peut faire de la prévention et s'occuper des taches qu'il ne fait pas actuellement. Cela se fera dans le cadre d'un cahier des charges et avec un contrat signé avec l'état. Donc même les démunies peuvent, demain, avoir accès au privé et c'est l'état qui va financer», selon les explications, Amina Mehiedine, chargé d'étude et de synthèse au ministère de la Santé. Le projet énonce, en effet, le soutien au secteur privé, qui se voit attribuer des missions de service public. Néanmoins, un cahier des charges sera imposé à l'ensemble des structures privées.