Sur deux journées d'affilée, du 30 au 31, les chefs des Etats africains sont réunis pour discuter de nombreux sujets épineux qui concernent le continent dont l'adhésion du Maroc qui est dans l'incertitude, après trois décennies d'absence, en protestation contre l'admission, en 1984, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Les travaux du 28ème sommet de l'Union africaine (UA) se sont ouverts lundi dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, sous le thème «Exploiter le dividende démographique grâce à des investissements dans la jeunesse». En plus du dossier du Maroc, l'indépendance financière de l'UA est aussi sur la table des discussions. Depuis sa création en 1962, l'UA n'a jamais acquis une indépendance financière totale. En effet, tout au long de son histoire, l'organisation panafricaine a bénéficié d'injections de fonds répétés de la part d'organismes et de pays étrangers. Pour le seul exercice 2016-2017, l'organisation panafricaine a estimé à 707 millions d'euros son budget total. Un chiffre qui repose à plus de 73% sur l'apport des donateurs étrangers. L'Union Européenne, les Etats Unis, la Chine et la Banque mondiale, figurent sur la liste des principaux donateurs. Afin d'inverser cette tendance, des experts mandatés par l'UA, ont proposé un plan visant à mettre en place une taxe au niveau continental. Un montant équivalent à 0,2% du total des importations de chaque Etat membre sera prélevé pour participer au budget de l'UA. Cette solution permettra ainsi d'assurer l'autonomie financière de l'UA sur le long terme. Toutefois, avant de pouvoir décider de l'application de cette taxe, les Etats membres de l'UA, réunis pour ce sommet, devront choisir un président pour la Commission de l'UA. Cinq prétendants, provenant de différentes régions d'Afrique, briguent la place de la présidente sortante, la sud-africaine Dlamini Zuma. Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, auquel prend part le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en sa qualité de représentant du Président de la République Abdelaziz Bouteflika, s'est penché sur plusieurs axes notamment ceux relatifs à la réforme de l'organisation panafricaine, l'élection du nouveau président de la Commission de l'UA, ainsi que sur d'autres questions liées à la paix et la sécurité. Dans ce sens, il faut savoir que le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a été élu président de l'Union africaine (UA) lors des travaux de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Les chefs d'Etat et de Gouvernement africains, ont donné, toutefois, la priorité au dossier de la réforme de l'organisation panafricaine. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a jugé, lors de son intervention devant la retraite des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA, consacrée à la question de la réforme de l'Union, que ce processus ne devait pas toucher aux fondements et aux principes de l'UA contenus notamment dans son «Acte constitutif», mais devait être efficace et tourné résolument vers la prise en charge des défis réels auxquels est confronté le continent dans un monde en pleine mutation. C'est dans cet esprit que le Premier ministre a réitéré toute l'importance qu'accordait l'Algérie à ce processus et sa disponibilité à contribuer à son aboutissement. D'autres sujets concernant l'économie et le développement ont été abordés par les dirigeants africains qui accordent une grande importance aux projets socio-économiques de l'organisation notamment ceux inscrits dans le cadre de l'agenda 2063. Les dirigeants africains ont notamment débattu les questions de sécurité et de paix, qui sont au centre des préoccupations de l'Afrique. S'exprimant, lors de la première séance du 28ème sommet de l'UA, après avoir succédé à son homologue tchadien, Idriss Deby, M. Condé a notamment salué les efforts visant à rendre l'UA plus forte, indiquant que «nous sommes capables de faire entendre notre voix au reste du monde».