Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Londres devant le Parlement britannique après une marche de plus de deux heures dans le centre de la capitale, pour marquer le centenaire de la Déclaration Balfour, et réclamer justice et respect des droits pour les Palestiniens. Répondant à l'appel lancé par cinq organisations britanniques, soutenues par 22 autres, au moins 4000 personnes, selon les organisateurs, ont brandi des banderoles appelant à «rétablir la justice pour la Palestine», et exigeant les excuses de la Grande-Bretagne, pour sa responsabilité historique dans la spoliation du territoire de la Palestine. «Honte à toi Theresa May» , «Libre Palestine», «gouvernement britannique, présente des excuses», «Balfour est le pire crime du monde contre l'humanité», ou encore, «Il n'y a pas de quoi être fière, Mme May», ont scandé les manifestants, non découragés par le froid et la fine pluie. «Nous sommes ici pour soutenir les Palestiniens, dénoncer la Déclaration Balfour qui a généré la spoliation des terres des Palestiniens, et a poussé à l'exil des centaines de milliers de palestiniens et veut exterminer ceux qui vivent encore sous l'occupation israélienne», a déclaré le président de Palestine Solidarity Campaign(PSC), Hug Lanning. Les mêmes propos ont été répétés par des représentants de plusieurs organisations, des députés et sénateurs qui ont pris part à la manifestation. «Cent ans sont passés sur la Déclaration Balfour qui a iniquement promis la Palestine aux juifs, ce n'est pas de l'histoire pour le peuple palestinien, c'est leur présent, ils en souffrent continuellement encore aujourd'hui», a souligné un participant. Londres doit présenter des excuses aux Palestiniens Un représentant de la coalition Stop the War, co organisateur de la manifestation, de même que le directeur de PSC, Ben Jamel, et d'autres intervenants, ont affirmé leur appuie aux appels qui demandent au gouvernement britannique de s'excuser. Ils estiment que des excuses doivent être présentées aux Palestiniens pour l'injustice et tout le désastre provoqué en Palestine occupée par les prédécesseurs du gouvernement britannique. «Le gouvernement se dit pour une solution à deux Etats, pourquoi il ne reconnaît pas la Palestine alors qu'il entretient des relations avantagées avec l'occupant israélien», s'est indigné un participant. La parole a été donnée à des Palestiniens qui ont évoqué le «drame» de tout un peuple, dont un grand nombre a été déplacé de ses territoires, chassé en 1948 par les sionistes qui ont crée un Etat au détriment du leur, encouragés par la lettre appelée aujourd'hui la Déclaration Balfour. La Déclaration Balfour est la lettre rédigée le 2 novembre 1917 par le ministre britannique des Affaires étrangères de l'époque, Arthur Balfour, dans laquelle il a déclaré le soutien de son gouvernement pour créer «un foyer national pour les juifs en Palestine». «Il est incompréhensible et inacceptable de faire des victimes juste parce que l'on se sent victimes», a commenté un participant. Devant une foule qui scandait «libre Palestine», les organisateurs ont affirmé qu'ils allaient poursuivre leur combat et faire pression jusqu'au rétablissement des droits du peuple palestinien et l'application du droit international le concernant. «La déclaration de Balfour a été illégale, par conséquent, tout ce qu'elle a impliqué est illégal», a soutenu un autre intervenant. Dans un message vidéo adressé au manifestants, le leader de l'opposition britannique, le chef du Labour Party, Jeremy Corbyn, a réitéré son soutien aux droits du peuple palestinien, affirmant que le centenaire de la Déclaration Balfour doit être marqué par la reconnaissance britannique de l'Etat de Palestine. Dans un autre message, lu par Ben Jamel, la ministre de l'intérieur du gouvernement de l'ombre, Diana Abott, a affirmé son soutien continue à la Palestine. La manifestation de Londres a été organisée par PSC, le forum palestinien au Royaume-Uni (PFB), les Amis d'-El Aqsa (FOA), la coalition Stop the War et la ligue des musulmans britanniques (MAB). Elle a été soutenue par d'autres organisations britannique, dont des syndicats. Les organisateurs ont salué les manifestants britanniques qui, par leur participation à la marche et au rassemblement, «ont prouvé que Theresa May n'avait pas à s'exprimer en leur nom». Pour rappel, devant le parlement il y a une dizaine de jour, la première ministre britannique s'était dite «fière» du rôle britannique dans la création d'israël. Elle a invité son homologue israélien autour d'un diner le 2 novembre, pour célébrer le centenaire de la Déclaration Balfour.