Le président de la Fédération algérienne d'escrime (FAE), Raouf Salim Bernaoui, a qualifié d'«historique» la première place obtenue par sa discipline aux Jeux africains de la jeunesse (JAJ-2018) à Alger, vu les «différentes contraintes» auxquelles a été confronté ce sport l'an dernier. «Malgré toutes les difficultés que nous avons rencontrées l'an dernier, entre manque de préparation et notre absence quasi-complète des évènements africains et arabes, nous avons outrageusement dominé ces JAJ-2018, comme le prouve notre première place au tableau final des médailles», a indiqué Bernaoui à l'APS, concernant cette belle moisson ayant comporté un total de 20 médailles : 6 or, 4 argent et 10 bronze. Le président de la FAE a précisé qu'il s'agit même d'une «première historique» dans le palmarès de l'escrime algérienne, car jamais auparavant elle n'avait récolté autant de médailles en une seule compétition et dans les trois armes (fleuret, sabre, épée). «Nous avons atteint tous les objectifs tracés, aussi bien dans les épreuves individuelles que par équipes, où l'Algérie a récolté respectivement 3 or, 3 argent, 8 bronze et 3 or, 1 argent et 2 bronze». Des résultats «d'autant plus encourageants», selon le président de la FAE, car obtenus «en présence de l'Egypte et la Tunisie, deux grandes nations africaines de la discipline qu'il est souvent difficile de surclasser». Concernant les rares échecs enregistrés par l'escrime algérienne lors de ces JAJ, Bernaoui les a expliqués par «la jeunesse et le manque d'expérience par rapport aux autres concurrents», car la FAE n'a pas hésité à aligner certains athlètes relevant encore de la catégorie minimes et poussins lors de ces JAJ."Malgré cela, plusieurs parmi ces athlètes sont montés sur le podium», comme ce fut le cas pour Mohamed-Chérif Kraïria à l'épée, où malgré son jeune âge (minimes) il a pris la médaille d'argent. «Il aurait même pu prétendre à l'or, selon Bernaoui, mais quelques facteurs extra-sportifs ont fini par remettre cette performance en cause». «L'Algérie a reculé... pour mieux rebondir Le recul enregistré par l'escrime algérienne l'an dernier "n'était finalement qu'une prise d'élan pour mieux rebondir», a considéré Bernaoui, regrettant toutefois la régression au classement continental, due à la non-participation aux championnats d'Afrique 2017 en Côte d'Ivoire. Une absence qui, selon lui, était due à des entraves purement administratives et contre lesquelles la Fédération algérienne d'escrime est restée «mains et pieds liés pendant plusieurs mois». Une situation qui, cependant, n'a pas affecté cette discipline outre mesure, puisqu'elle a commencé par récolter 18 médailles, dont 5 or aux championnats d'Afrique cadets/juniors, disputés au mois de mars dernier à Lagos (Nigeria), avant de faire un peu mieux aux JAJ-2018 avec une moisson de 20 breloques, dont 6 or. «C'était un énorme défi de revenir au-devant de la scène après cette absence et nous l'avons relevé de la plus belle des manières, arrachant au passage deux qualifications pour les Jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ-2018) d'octobre prochain en Argentine». Il s'agit de Zeboudj Yousra (épée) et Benaouda Chaïma (fleuret), après avoir terminé en tête du classement des escrimeurs africains aux derniers Mondiaux de la catégorie, disputés à Vérone (Italie). "Sans toutes les entraves auxquelles nous avons été confrontés dernièrement, nous aurions peut-être mieux fait», a estimé Bernaoui, en réclamant «plus de moyens» pour cette discipline, surtout qu'elle s'apprête à représenter les couleurs nationales aux JOJ de Buenos Aires. «Pour être au rendez-vous et espérer réussir de bons résultats, nos athlètes auront besoin de disputer plusieurs tournois internationaux et croiser le fer avec de bons sparring-partners. Ce qui est loin d'être évident en ce moment, car la plupart des sélections sont déjà en stage bloqué».L'ancien international algérien a conclu en annonçant que l'objectif principal de l'escrime nationale restait les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.