Face à une transition politique controversée créant un climat d'incertitude et la situation inquiétante que traverse l'Algérie depuis le 22 février, les sociétés étrangères de l'énergie expriment leurs appréhensions quant à l'avenir de leurs investissements sur le marché algérien. Le secteur des hydrocarbures dans la tourmente après la suspension par la multinationale américaine ExxonMobil de la signature d'un contrat préliminaire avec le groupe public algérien Sontrach. L'information a été relayée par les médias américains et rapportée initialement par le Wall Street Journal dans son édition de lundi dernier. Préoccupés par l'évolution de la situation politico-économique du pays depuis un mois et par peur de son explosion, plusieurs experts internationaux ont appelé leurs investisseurs à la prudence. Le journal New-yorkais, a mis la lumière sur la situation actuelle de l'Algérie et son impact sur les investissements étrangers dans le domaine énergétique. C'est ce qu'il a expliqué dans son article consacré à l'Algérie et intitulé: «La tourmente politique algérienne jette un doute sur les transactions pétrolières et gazières», dans lequel il a annoncé que «au cours des dernières semaines, Exxon Mobil Corp a suspendu la signature d'un accord préliminaire avec la Sonatrach». Cette instabilité politique et économique du pays alimente le doute autour d'un certain nombre de contrats d'investissements étrangers en Algérie, notamment, américains qui figurent parmi les plus importants partenaires du pays dans le domaine de l'exploration et l'exploitation pétrolière et gazière. «Les grandes sociétés étrangères du secteur de l'énergie, y compris Exxon Mobil, retardent leurs investissements alors que la transition est incertaine», a ressorti le média, qui s'est référé dans son analyse aux déclarations des responsables de la multinationale qui ont opté après plusieurs réunions «de surseoir à la signature d'un accord préliminaire avec Sonatrach et attendre l'évolution de la situation politique en Algérie pour décider». Cependant, le groupement international américain n'a pas exprimé son intention d'annuler ou de résilier le contrat définitivement. Pour le moment, il se réserve le rôle d'observateur de la situation et de son évolution avant de prendre sa décision. Du côté algérien, la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a confirmé cette annonce au journal électronique algérien « Casbah Tribune ». «Cet accord devait être signé lors du 12e Forum algéro-américain sur l'énergie qui s'est tenu les 7 et 8 mars à Houston. Mais à la dernière minute, les dirigeants de la première compagnie mondiale d'hydrocarbure, ont annoncé à Abdelmoumen Ould Kaddour et à Mustapha Guitouni leur intention de geler la signature de ce partenariat. Les Américains refusent de s'engager dans une Algérie qui traverse une crise politique sans précédent. Ils ont également fait part de difficultés à travailler avec une compagnie dont le staff dirigeant est instable», a précisé, selon le journal Casbah Tribune, un responsable de cette compagnie. Suite à cette décision des américains, il faut s'attendre à d'éventuels renoncement ou suspensions de projets de partenariats par d'autres pays afin de préserver leurs intérêts et investissements en Algérie. Le même journal a précisé d'ailleurs que « des sociétés telles que BP PLC et le norvégien Equinor ASA ont exprimé leur inquiétude quant à la manière dont les troubles politiques en Algérie pourraient affecter la production de pétrole et de gaz». Pour rappel, lors de la 12 ème édition du forum américain sur l'énergie qui s'est tenu à Houston aux Etats-Unis, la délégation algérienne conduite par le pdg de Sonatrach et le ministère de la tutelle a renoué plusieurs contacts avec des compagnies américaines en vue de signer des contrats dans le domaine énergétique, notamment l'exploitation du gaz conventionnel et non conventionnel. Sous l'effet de la crise politique qui secoue le pays depuis presque un mois, les investisseurs américains jouent la carte de la prudence en attente du dénouement de la situation. Sachant qu'à l'instar du Major américain Exxon Mobil, plusieurs autres groupes spécialisés dans le domaine ont exprimé leur intention d'investir en Algérie. Cependant, la situation de l'Algérie aujourd'hui fait fuir les opérateurs économiques étrangers. Ce qui pourrait plonger le marché économique dans la déprime et plomber les recettes du pays qui est dépendant à plus de 97% aux exportations hydrocarbures.