kLa société civile se réclamant de la mouvance démocratique est faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, minée par des contradictions avec la question du leadership. Malgré le résultat mitigé, le mérite de cette rencontre est d'avoir pu rassembler tous ces courants contradictoires sur les plans idéologique tant politique et surtout économique inconciliables dans un programme de gouvernement, ultra gauches, libéraux, sociaux démocrates etc. Ces résolutions produit d'un compromis n'apportent rien de nouveau par rapport aux propositions déjà émises tant par de nombreux experts que les partis de l'opposition, étant marquées par le manque de clarté, étant le reflet de la structuration actuelle de la société civile en Algérie, une société civile atomisée et à dominante informelle éclatée 1.- La confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend mal à l'aise l'élaboration d'une stratégie visant à sa prise en compte et à sa mobilisation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l'Etat ajoutent à cette confusion et rendent impérative une réflexion urgente pour sa restructuration, son état actuel reflétant les grandes fractures survenues dans le système politique national. Ainsi la verra-t-on rapidement se scinder en quatre sociétés civiles fondamentalement différentes : trois au niveau de la sphère réelle et une, dominante, dans la sphère informelle. - Il y a cette société civile rentière, interlocuteur privilégié et souvent unique des pouvoirs publics, appendices surtout des partis du FLN/RND est constitué par des appendices du pouvoir, situés à la périphérie des partis du pouvoir et dont les responsables sont parfois députés, sénateurs, vivant en grande partie du transfert de la rente. De fait, ceux qui se targuent de mobiliser des millions d'électeurs vivent dans des salons climatisés, déconnectés de la société. Depuis les évènements du 22 février, elle est totalement tétanisée, démontrant qu'elle ne reflète nullement les aspirations de la société Le deuxième segment est celui d'une société civile franchement ancrée dans la mouvance islamiste, avec là aussi des appendices de partis islamiques légaux. Contrairement aux idées reçues et illusoires des années passées, dans un contexte de désintégration sociale et d'une jeunesse « parabolée », la majorité des confréries religieuses officielles ont de moins en moins d'impact. Le troisième segment est celui d'une société civile se réclamant de la mouvance démocratique. Faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions en rapport, entre autres, avec la question du leadership. Pour ces trois premières sociétés civiles, leurs impacts pour le taux de participation aux dernières élections locales et législatives, malgré leur adhésion, ont été relativement faibles. Nous avons enfin une société civile informelle, inorganisée, totalement atomisée. Elle est de loin la plus active et la plus importante, ainsi que nous avons vu le 22 février et au 14 juin 2019, avec des codifications précises formant un maillage dense. Sans l'intégration intelligente de cette sphère informelle – non par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l'implication de la société elle-même -, il ne faut pas compter sur une réelle dynamisation de la société civile. Car lorsqu'un Etat veut imposer ses propres règles déconnectées par rapport aux pratiques sociales, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner avec ses propres organisations. 2.- Quels impacts de la rencontre d'une fraction de la société civile le 15 juin 2019 ? Dans ses révolutions, générales, elle propose l'installation d'une instance présidentielle ou d'une personne consensuelle pour gérer la période de transition allant de 6 mois à 1 an, de la constitution d'un gouvernement de compétences nationales pour gérer les affaires courantes, d'une commission indépendante pour diriger, organiser et déclarer les résultats des élections, tout en garantissant les mécanismes de contrôle ; de l'ouverture d'un dialogue national global avec les acteurs de la classe politique, de la société civile, des personnalités nationales et des activistes du soulèvement, portant sur la situation politique, économique et sociale du pays et les moyens de sortie de crise et comme fin de parcours une conférence nationale. Ces résolutions produit d'un compromis du fait des différents courants contradictoires idéologiques n'apportent rien de nouveau par rapport aux propositions déjà émises tant par de nombreux experts que les partis de l'opposition, étant marquées par le manque de clarté. -pas de quantifications précises sur ces étapes qui risquent de dépasser largement 12 mois - pas de modalités précises durant cette longue transition qui ne dit pas son nom - reste-t- on dans le cadre constitutionnel ou une exception politique ? - les critères de la représentation ne sont pas définis : qui représente qui ? - ces organisations disparates reflètent - elles toutes les tendances idéologiques de la société ? Certaines personnes s'autoproclament les sauveurs, alors que par le passé ils ont eu à gérer la société, ayant conduit le pays par le passé au rééchelonnement des années 1992/1995 et récemment 2000/2019 d'autres dans l'impasse actuelle, n'étant nullement mandatés par cet immense élan populaire. Pourtant, attention à ces slogans des courants extrémistes populistes, qui risquent de conduire Al Hirak dans l'impasse : « dégagez tous », la majorité des fonctionnaires, des cadres tant au niveau de la société civile que de l'ANP/forces de sécurité sont honnêtes, devant à tour prix éviter le vide des institutions ce qui conduirait à l'anarchie profitable aux conservateurs. Devant la gravité de la situation, le commandement de l'ANP a affirmé récemment que toutes les solutions sont ouvertes grâce au dialogue productif, pour trouver rapidement une issue à la crise, l'ANP, seule force organisée, qui devrait accompagner transitoirement cette période afin de revenir rapidement à ses missions constitutionnelles. Car seule l'ANP, la seule institution organisée a l'adhésion populaire, appartenant à la société de s'organiser en fonction d'affinités politiques et économiques, avec des propositions opérationnelles réalistes, pour être des interlocuteurs crédibles -Je tiens à rappeler brièvement mes propositions de sortie de crise parues au niveau international AfricaPresse –France- -American Herald Tribune USA) et dans plusieurs contributions nationales dontwww.algerie1.com, j'ai suggéré trois scénarios dans le cadre du respect strict de la Constitution. - Le premier scénario est le maintien de l'actuel chef d'Etat et de l'actuel gouvernement qui fixerait une nouvelle date des élections avant la fin de l'année 2019, après a avoir mis à jour le fichier électoral et adopté une instance nouvelle de suivi des élections indépendant de l'exécutif, avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six à huit mois.. Ce scénario rejeté par la majorité de l'opposition et d'Al Hirak nous conduirait au même scénario de l'échec de la date de l'élection du 04 juillet 2019 où aucun candidat sérieux ne se présenterait. - Le deuxième scenario est le maintien de l'actuel chef d'Etat jusqu'aux prochaines élections présidentielles, avant la fin de l'année, avec la démission de l'actuel gouvernement, où le chef de l'Etat nommerait un nouveau gouvernement «de compétences nationales « neutres » chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international, la création d'une instance indépendante la mise à jour le fichier électoral et adopté une instance nouvelle de suivi des élections indépendant de l'exécutif, avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six à huit mois. Qu'en sera-t–il de ce scénario en cas d'une mobilisation populaire et du rejet de l'opposition, ce qui nous conduirait au même scénario de l'échec de la date de l'élection du 4 juillet 2019 où aucun candidat sérieux ne se présenterait ? - Le troisième scénario, qui est implicitement contenu dans la résolution du 15 juin 2019, sans préciser les modalités, c'est le départ à la fois du chef de l'Etat à l'expiration de son mandat constitutionnel et l'actuel. J'avais proposé il ya deux mois pour ce cas que le chef de l'Etat a le pouvoir de nommer un nouveau président du Conseil constitutionnel après la démission de l'actuel avant l'expiration de son mandat où il démissionnerait également , avant le 9 juillet 2019, l'actuel président du Sénat étant intérimaire, selon la Constitution, serait ipso facto le nouveau chef de l'Etat. Ce dernier nommerait un nouveau gouvernement «de compétences nationales « neutres» chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international, la création d'une instance indépendante la mise à jour le fichier électoral et adopté une instance nouvelle de suivi des élections indépendant de l'exécutif, avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six à huit mois.