L'influent Hani Abou Rida, membre du conseil de la FIFA, a acté cette déroute historique en quittant son poste de patron de la Fédération égyptienne de football et limogé l'ensemble du staff technique, dont le sélectionneur mexicain Javier Aguirre. Le coup de sifflet de l'arbitre gabonnais E. Castane avait retenti telle une sirène assourdissante à travers le pays organisateur annonçant l'élimination de l'Egypte. Chaque expert tente d'apporter le meilleur qualificatif qui sied pour cette sortie des représentants du pays organisateur de la 32e CAN. 100 millions d'habitants dont près de 100 000 supporters étaient massés durant toute la journée au stade international du Caire, avec un début d'ambiance qui ne pouvait que préparer le passage tranquille vers les quarts de finale de leur équipe nationale. Mais cette ambiance s'est vite transformée après une journée de fête en cataclysme au sein de ce stade international du Caire. L'Egypte, favorite pour le titre de «sa» Coupe d'Afrique des nations, a été prise au piège par l'Afrique du sud (1-0). La seule fois qu'ils avaient perdu un match à élimination directe devant leur public dans la compétition, c'était en demi-finales face au Zaïre en 1974. Les joueurs, dit-on, ont été mis sous une pression médiatique telle qu'il leur était impossible de pouvoir la gérer. Le «cygne» de l'équipe, en l'occurrence Mohammed Salah, était lui placé comme la clé de la rencontre et c'était lui qui devait trouver la solution, et aller non seulement vers les quarts, mais également vers le trophée. Ils étaient plus que convaincus, de cette réalisation. Sur le terrain, ce sont bien les Bafana-Bafana qui se sont procurés les meilleures occasions tout au long de la rencontre. Leur abnégation a fini par payer. Le Sud-africain Tau a causé plus de dégâts aux attaquants égyptiens, difficile à gérer, cet homme s'est fortement distingué par son excellente mobilité incessante, ses appels tranchants, son amour pour le jeu combiné et son intelligence situationnelle ont épouvanté les ouailles de Javier Aguirre tout le long d'une folle partie. Son coup franc, en tout début de match, aurait mérité peut-être une meilleure conclusion (22e). Ce n'est qu'un acte qui est à mettre sur le compte de la désorganisation de tous les compartiments égyptiens. On essaye d'expliquer cette expulsion de la CAN par l'Afrique du Sud. Difficile de trouver la meilleure explication. Les médias égyptiens montrent du doigt le sélectionneur et surtout le climat qui sévissait dans le groupe depuis quelques temps. Pour les anciens internationaux interrogés, ils expliquent qu'ils étaient persuadés que leur équipe n'allait pas faire long chemin. Quelque chose couvait au sein du groupe. L'intervention du Mexicain jusqu'à menacer de sanction ceux qui failliraient à leur mission sur le terrain, expliquerait que le mal était là, et qu'il ne fallait surtout espérer le trophée... S'agissant du rôle de Mohammed Salah, un ancien capitaine d'équipe, dira que les supporters et les médias l'avaient tellement mis au cœur de la qualification qu'il se sentait responsable d'un échec. Il avait donc une pression qu'il ne pouvait gérer, et d'ailleurs, il n'avait rien produit... Une équipe, c'est un groupe, pas une personne. La sanction est dure, voire très dure pour les Egyptiens, notamment lorsque le Strasbourgeois Mothiba intelligemment servi par Thembinkosi Lorch, n'avait pas paniqué face au gardien égyptien El Shenawy qui fut l'homme du match pour ouvrir le score à la (85e) et envoie ainsi son équipe vers les quarts de finale. L'erreur défensive égyptienne est amplement mise en cause par les médias. En attendant, on apprend que «dans la foulée de ce camouflet, l'influent Hani Abou Rida, membre du conseil de la Fifa, a acté cette déroute historique en quittant son poste de patron de la Fédération (EFA) et en limogeant l'ensemble du staff technique, dont le sélectionneur mexicain Javier Aguirre». Sa décision répond à «une obligation morale», a indiqué l'instance, après «avoir déçu les supporters égyptiens» qui ne s'attendaient pas à voir triompher les Sud-Africains, miraculés de la phase de poules avec deux défaites et un seul but marqué. Là-bas en Afrique du Sud, au pays des 54 millions d'habitants situé à l'extrémité australe du continent africain, c'est l'exposition de joie dans ses différentes capitales : Le Cap, Pretoria, Bloemfontein... «On est en quarts de finale, la suite, nous allons la travailler...», s'est contenté de dire le sélectionneur de l'Afrique du Sud qui affrontera le Nigeria en quart de finale, jeudi (21 heures) au stade de l'école militaire du Caire.