En ces temps de crise sanitaire induite par le nouveau Coronavirus, (Covid-19), les professionnels de la santé redoutent une déferlante et tentent de s'organiser pour faire face à cette situation, avec la phase de déconfinement qui arrive. Pour ce faire, une visioconférence a été organisée par Ahmed Lahri dans le but d'éclairer la lanterne des patients, mais aussi de tous ceux qui sont concernés par cette délicate situation, notamment pour l'hématologie, principalement la leucémie et le cancer du sang. A cet effet, trois professeurs ont intervenus, tour à tour, il s'agit de Pr. Bekadja (ECH Oran), Pr. Aït Ali (CHU Tizi Ouzou) et Pr. Grifi (CHU Annaba). Un rendez-vous, «dernière génération», riche en enseignements avec une présence virtuelle des médias. Nous avons commencé par un tour d'horizon sur la situation de ces différents services durant le confinement. Pour Pr. Grifi du CHU Annaba «la situation était difficile pour tous les services d'hématologie. Nous avons continué à travailler normalement durant le confinement car nous avons des malades difficiles. Pour votre information, nous recevions même des malades d'autres services qui avaient besoin de transfusion». A la question de savoir si le service était préparé pour le retour des malades, Pr Grifi est catégorique : «Nous n'avons pas cessé de travailler, les malades sont toujours présents avec un personnel soignant dépassé. Nous avons eu, d'ailleurs, deux patients atteints de Coronavirus qui sont décédés». Pour Pr. Bekadja de l'ECH Oran «Cette déferlante arrive dans un moment difficile. Je dois préciser que nous n'avons pas arrêté notre activité. Nous avons essayé de gérer avec différents moyens. Par exemple, pour les patients qui ne nécessitaient pas une urgence, nous avons traité leur cas par Viber, alors que pour les cas délicats, nous les avons reçus à l'hôpital». Pr. Aït Ali (CHU Tizi Ouzou), lui, affirme que l'activité au niveau de son unité n'a pas changé pour les malades hospitalisés. «Par contre, pour les consultations de nouveaux patients, nous les avons suspendues. Et là, c'est difficile car il y a du monde. Nous nous sommes contentés de recevoir les anciens pour le renouvellement d'une ordonnance ou de traitement. Nous avons essayé de gérer comme nous avons pu». Il est donc clair que la déferlante n'inquiète pas les médecins, dans la mesure où ils ont continué à traiter leur patient, sauf que le nombre a diminué, Covid-19 oblige. Et justement, c'est cette pandémie qui inquiète lorsqu'on sait que deux patients sont décédés à Annaba pour cause de Coronavirus. Les professeurs étaient unanimes à dire que les patients LLC doivent faire très attention car en cas de contamination, «ce serait la mort assurée» eux qui ont une faible immunité. Et justement, en cas de contamination, les patients doivent cesser leur traitement (chimio...), traiter la Covid-19 en espérant une guérison. A la question de savoir si ces différents services étaient prêts à accueillir les nouveaux malades, Pr Grifi affirme que des mesures ont déjà été mises en place au niveau de son unité. En fait, ce sont les mesures classiques, à savoir distanciation sociale, gel, port de bavette ou masque, mais aussi décaler les rendez-vous au niveau de la consultation, afin qu'il n'y ait pas une grande affluence. C'est l'avis des professeurs qui ont eu à intervenir lors de cette visioconférence.