L'année 2021 sest installée entre nos murs, précédée, comme signe positif des temps, par le retour parmi les siens du président de la République après un séjour de soins spécialisés en Allemagne qui aura duré deux mois. C'est la victime la plus symbolique, humainement et institutionnellement parlant, de ce mal sournois appelé Covid-19. Il aura marqué de son empreinte tragique et déstabilisatrice cette année 2020 qui s'en va, année blanche au sens propre et figuré du terme. C'est une année marquée par la couleur blanche des blouses du personnel soignant mobilisé aux premières lignes de cette guerre inédite à un virus inconnu et au comportement mutant. Les sacrifices sur ce front ont été lourds du fait de la confrontation directe avec un virus très agressif, surtout au début de la pandémie en Algérie au printemps dernier. De ce point de vue, c'est une année blanche au sens propre puisque la Nation a compté essentiellement sur ses soldats vêtus de blanc pour faire face à cette agression pernicieuse à laquelle nul n'était préparé, que ce soit chez nous, ou ailleurs dans le monde gagné par la pandémie. Au sens figuré, c'est également une année blanche, comme cela se dit d'un temps perdu, passé à ne rien faire, faute de ne pouvoir faire. Sur le plan économique, c'est une année blanche par le recul remarquable de l'activité économique et sociale qui aura frappé des pans entiers de la société au travail, à l'exception notable du monde agricole qui aura su contourner la contrainte d'effritement du lien social pour cause de pandémie qui aura touché la société pour, paradoxe majeur, endiguer l'épidémie du Coronavirus. En conséquence, l'ensemble des indicateurs économiques vont être au rouge du fait du recul attendu du PIB, de la baisse des recettes des hydrocarbures dans une proportion oubliée depuis deux décennies, sans parler de l'augmentation du chômage, surtout parmi la jeunesse en quête de premier emploi. Sous un autre angle, l'appareil judiciaire a montré à travers son travail approfondi de traitement des affaires de corruption le mal fait au pays par l'économie de la prédation, à travers les procès de la «classe d'affairistes» et des membres de la nomenklatura de l'ancien régime. Tout cela en plein temps de Coronavirus ! Cette année 2020 est soit à marquer du sceau de l'oubli ou de celui du souvenir. C'est selon. C'est une année à oublier pour son caractère calamiteux sur le triple plan sanitaire, économique et social. C'est une année dont il faut se souvenir de par les leçons qu'elle nous impose de manière tragique sur le plan des valeurs de base qui fondent l'humain et des choix de gouvernance et de gouvernement en temps de crise endémique. Voilà le paradoxe positif à entretenir pour cette nouvelle année qui commence avec la levée d'une grande incertitude. C'est celle qui a trait aux affaires de l'Etat. Le chef de l'Etat est de retour au pays et son retour effectif aux commandes va lui permettre de faire le point sur la situation et de reprendre sa feuille de route en l'ajustant aux nouvelles contraintes imposées par le contexte sanitaire pesant qu'aura connu le pays durant l'année passée. Car le propre du temps qui passe, c'est de pouvoir parler du passé, d'agir au présent et d'imaginer un futur meilleur. Et ce meilleur exige, plus que jamais, un changement de paradigme au niveau de la gouvernance globale. Cela demande de la conviction et de la force avec des hommes arrimés à leur temps, un temps exigeant en termes de changement. Et le meilleur pour le peuple algérien ne peut venir que par la restauration de la confiance en ses propres forces et en la pertinence des choix de ses gouvernants. La différence entre la défunte année 2020 et l'année 2021 naissante est dans ce saut réussi que le président de la République semble appeler de ses vœux, à sa descente d'avion à l'aéroport militaire de Boufarik. Souhaitons-lui une activité fructueuse au service de l'Algérie pour 2021 avec la plénitude de ses forces. Bonne année 2021 à tous les Algériens !